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EMISSIONS RECENTES
RADIO CLASSIQUE
Esprits libres
Dimitri Pavlenko reçoit le philosophe Pascal Brückner
LE CONFLIT DE GENERATIONS
FRANCE CULTURE
Qu’est-ce qui nous rend fous ?
La pandémie actuelle amène insidieusement nombre de personnes à ressentir des troubles psychiques plus ou moins graves... Comment en sommes-nous arrivés là ?
https://www.franceculture.fr/emissions/a-present/quest-ce-qui-nous-rend-fous
Deux spécialistes, Françoise Davoine, psychanalyste et Philippe Jeammet, neuropsychiatre et pédopsychiatre nous aident à y voir plus clair.
Parmi les craintes issues de la pandémie, des confinements, et du moment présent en général il y en a une qu’on ose à peine nommer : c’est la folie. Mais c’est comme si chacun en sentait la menace, individuelle, collective peut-être. Il faut donc l’affronter. Et peut-être la pandémie, le confinement nous y aident, en nous aidant à comprendre « ce » qui nous rend fous.
Ce qui rend fou, c’est le temps qui s’arrête ! [...] Et il y a un an (mars 2020), tous les repères du passé se sont volatilisés. Quant à l’avenir, on pensait que ça allait aller mieux après les vacances (d’été), et l’avenir, même aujourd’hui est toujours incertain. On ne peut pas projeter des repères du passé dans le futur. Françoise Davoine
La folie, finalement, c’est plutôt banal, trivial. C’est une réponse au sentiment d’impuissance, à la peur. [...] La vie, c’est une co-création permanente et nous, nous avons, en plus, la capacité de se rendre compte. Mais cette capacité reste soumise aux émotions, à ce qui nous fait vivre, la peur ou la confiance. Et nous sommes tout le temps entre les deux éléments. [...] Nous sommes programmés biologiquement, comme tout le vivant, et si nous sommes menacés, nous sommes programmés pour réagir. Philippe Jeammet
Ce mystérieux « cela » qui touche chacun de « nous » jusque dans notre intimité au point de risquer de nous rendre fous. C’est à devenir fous : exclamation ordinaire et humaine. Le présent nous révèle -t-il cette menace mais aussi les ressources pour y répondre et l’importance en tout cas de l’affronter ? Nous en parlons aujourd’hui avec deux déchiffreurs des folies humaines : Françoise Davoine, toujours située au carrefour de la petite et de la grande histoire, de la guerre et du trauma, qui vient d’éditer les Leçons de la folie de Jean-Max Gaudillière ; et Philippe Jeammet qui n’est pas seulement le grand spécialiste de l’adolescence mais dont le livre Quand nos émotions nous rendent fous est plus actuel que jamais.
Avec Françoise Davoine, agrégée de lettres classiques, psychanalyste, docteure en sociologie, membre honoraire et maîtresse de conférences à l’EHESS (Cems – Centre d’Etude et des Mouvements Sociaux), et ancien membre de l’École freudienne, et le professeur Philippe Jeammet, neuropsychiatre, pédopsychiatre, professeur des universités, praticien hospitalier émérite de psychiatrie et psychanalyse, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent.
Il y a un vertige (en ce temps de pandémie, ndlr) parce que justement, on ne sait pas. On est dans l’inconnu et on a besoin de savoir. On voit que chacun réagit comme il peut : certains avec des théories, d’autres par des comportements de fuite ou de colère, mais il faut que l’on redevienne acteur. [...] Et les moyens, on ne les choisit pas... Ils s’imposent à nous. Personne ne choisit son capital émotionnel, ce qu’a été son enfance et les peurs qui l’ont habitée. Philippe Jeammet
Cette catastrophe qui est arrivée au mois de mars dernier (2020), c’est pas banal, une pandémie ? Alors, certains l’ont minimisée, d’autres l’ont accrûe, mais n’empêche que c’est un fait, et c’est un fait que l’on croyait complètement rayé de la carte, dans nos pays. C’est quand même ça qui nous a déstabilisés. [...] À tel point que moi, qui avais lu Oedipe roi, j’avais complètement oublié que ça commence par la peste.
Tout au début (de la pandémie), en avril (2020), ce qui m’a le plus choquée, c’est de voir les bébés dans les poussettes auxquels je ne pouvais pas sourire. C’est un de mes sports favoris ! Et alors, je me disais : "mais qu’est-ce qu’ils voient ? Qu’est-ce qu’ils scrutent ? Parce qu’ils ont des yeux très intenses... Françoise Davoine
Françoise Davoine
FRANCE CULTURE
CHARLES BAUDELAIRE
SÉRIE
Charles Baudelaire (4 épisodes)
Épisode 1 : Révolté mais pas rebelle
SÉRIE
Charles Baudelaire (4 épisodes)
Épisode 2 : Habiter poétiquement
SÉRIE
Charles Baudelaire (4 épisodes)
Épisode 3 : Le plus peuple des poètes
SÉRIE
Charles Baudelaire (4 épisodes)
Épisode 4 : "L’œil de Baudelaire"
FRANCE CULTURE
JUL, dessinateur
Le dessinateur et auteur de bande-dessinées Jul, qui croque l’arrivée du Covid-19 dans son nouvel album, "Silex and the city. La dérive des confinements" (Dargaud), après avoir fait paraître à la rentrée dernière "Lucky Luke, un cow-boy dans le coton" (Lucky Comics).
https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-culture/jul
Nous sommes en 40 000 avant Jésus-Christ, mais il y a tout : ce virus qui paraît loin chez l’homme de Pékin, le conseil de se laver le pouce préhenseur plusieurs fois par jour, et tout ira bien, mais finalement, la fermeture de toutes les écoles du paléolitique, un confinement de l’ensemble de la chaine du vivant, la superhutte vidée de ses paquets de pâtes, la vie enfermés dans la caverne avec les parents, les plus riches qui partent dans leur volcan de campagne, les larmes de l’ aide-chaman. Le dessinateur et auteur de bande-dessinées Jul, historien de formation, croque l’arrivée du Covid-19 dans son neuvième album de la série "Silex and the city", "La dérive des confinements", paru aux éditions Dargaud.
On est obligé de ployer l’échine devant toute cette négativité, la dimension réelle de ce drame, les morts, les souffrances, mais aussi devant la dimension fantasmée, cette espèce d’injonction des slogans publicitaires, des slogans médicaux, le bio-pouvoir, cette contrainte des corps et des esprits que l’on subit et qu’on est obligé d’intégrer comme étant légitimes. Tout ça rend un peu givré. C’est pour ça qu’entre deux glaciations, ça fait du bien de se marrer un peu.
Ce qui caractérise la France depuis maintenant plusieurs mois, c’est cette espèce de tendance à la fracture absolue, à une espèce de balkanisation. Chacun d’entre nous, nous avons été isolés dans nos appartements et, d’une certaine façon, on se retrouve isolé dans autant de micros communautés. Chacun essaie de gagner, de rogner un petit privilège, au détriment d’autrui éventuellement. Et il y a très peu de choses qui, finalement, peuvent nous donner les outils de réunion, de communion, d’histoires communes. Justement, l’humour et la culture ont cette vertu là.
A la rentrée dernière, Jul a également fait paraître "Lucky Luke, un cow-boy dans le coton", aux éditions Lucky Comics.
Dans la tradition de "Lucky Luke", qui a ses différentes communautés mises en avant et qui servent de fil rouge pour tel ou tel album, la question des Noirs, centrale en cette période de sortie de la guerre de Sécession qui a bouleversé l’histoire du pays et qui s’enracine tellement profondément aujourd’hui encore dans l’actualité, est absolument invisible. Invisible non seulement de "Lucky Luke", qui parle de l’histoire américaine. Mais il faut voir aussi que la présence de Noirs comme des personnages importants, des héros positifs, est, dans la bande dessinée franco-belge depuis 100 ans, proche de zéro.
Pour aller plus loin :
Silex and the city - La Dérive des confinements est paru chez Dargaud
Lucky Luke, un cow-boy dans le coton est à retrouver aux éditions Lucky
FRANCE CULTURE
Woodkid
La Grande table culture par Olivia Gesbert
Woodkid multipliait les projets artistiques depuis son premier album, "The Golden Age" (2013), et le voici de retour pour un deuxième album plus mélancolique, porté par une nouvelle conscience politique : "S16", sous le signe du soufre.
"Je voulais réaliser un album moins accessible, qui demande plus à l’auditeur", confiait l’artiste au Monde ce mois-ci, à propos de son deuxième album, "S16".
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-culture/woodkid
Propulsé par son single Iron, Woodkid, de son vrai nom Yoann Lemoine, s’est aussi fait connaître en tant que réalisateur de clips pour des artistes comme Yell (Ce jeu), Nolwenn Leroy, The Shoes mais aussi Katy Perry (Teenage Dream), Drake et Rihanna (Take Care), Moby (Mistake), Taylor Swift (Black to december) ou Lana Del Rey (Born to die, Blue jeans).
Il a multiplié les projets avec la danse (avec Sidi Larbi Cherkaoui), la mode (pour Nicolas Ghesquiere chez Louis Vuitton), le cinéma (en composant la musique du film de Jonás Cuarón, Desierto), les arts plastiques et la photographie (sa collaboration avec JR pour le NY City Ballet, par exemple). Au centre de son travail, il y a ce lien entre l’image et le son, et même un « triangle » entre l’image, le son et l’émotion. Woodkid considère Philip Glass, grande figure de la musique contemporaine américaine, comme un mentor artistique pour penser le processus de composition ainsi que la relation entre le son et l’image.
Son premier album, "The Golden Age", sortait en 2013 et construisait un univers sonore très personnel autour de la thématique de la perte de l’enfance. Déjà, Woodkid y déployait une mythologique sombre, s’appuyant sur des titres très expérimentaux tout en cultivant un goût pour l’orchestration classique. Le clip de la chanson "The Golden Age" était révélé en juillet 2014. Après cet immense succès, Woodkid se projette dans un nouveau projet ambitieux, celui de travailler dans le cinéma, idée qu’il met finalement de côté pour se consacrer à des années d’ « apprentissage » pendant lesquelles il accepte de participer à de multiples projets dans des secteurs aussi divers que la mode ou la danse.
Je n’ai pas conceptualisé les sept années qui séparent les deux albums, c’était un temps de collaborations, d’apprentissage... et cela m’a permis de me faire un peu oublier et de faire un album qui ne surfe pas sur le succès du premier. Un succès, c’est un changement de vie, et, forcément, il y a un temps de digestion. J’ai senti très vite qu’il y avait un danger dans le sentiment d’ébriété du succès. (Woodkid)
Le 11 décembre 2019, il partage une vidéo d’annonce de son retour, dans laquelle il est représenté en motion design, s’éveillant dans une forme d’apesanteur dans un univers noir et blanc, très minéral, dans la continuité de plusieurs de ses œuvres. Avant la sortie de son album "S16" le 16 octobre, trois titres sont révélés au public : "Goliath" accompagné de son clip, succès immédiat sur internet ; "Pale Yellow" et "Horizons into Battlegrounds" enregistrés au studio COLORS. Son nouvel album ne manque pas de faire écho à plusieurs reprises à la situation mondiale actuelle, entre catastrophe écologique et humaine.
Il y a visiblement quelque chose du monde qui est dysfonctionnel, qui est pesant. La vitesse du monde est quelque chose qui m’affecte, le train qu’on nous demande de prendre va beaucoup trop vite. Et ralentir ce train demande beaucoup d’efforts, c’est titanesque.
(Woodkid)
L’univers industriel de « Goliath » a quelque chose de très destructeur, autant pour la planète que pour l’individu, qui se retrouve broyé par une atmosphère mécanique. Comme le propose la question initiale du titre « Shift » (« What have we done ? »), l’album questionne le rôle de la société dans l’état du monde. Et ce constat ne va pas sans une certaine angoisse, faisant naître un univers musical empreint de noirceur. Mais ce sont aussi nos fêlures amoureuses et intimes que chante la voix renouvelée de Woodkid. Un album mélancolique, politique peut-être, qui signe le grand retour sur scène de l’artiste.
Jouer avec le trouble de l’organique et du digital m’intéresse. Il y a quelque chose d’amusant et de futuriste qui me plaît beaucoup. C’est ma passion de la musique électronique et de produire de la musique électronique qui émerge là-dedans. Cet album est plus contrasté ; j’ai appris le silence au sens propre comme au sens figuré. Les grands moments orchestraux existent d’autant plus qu’ils sont mis en face de vrais moments de silence.
(Woodkid)
FRANCE CULTURE
Gouverner en démocratie
France Culture - Alain Finkielkraut - Répliques
De quoi souffre donc notre démocratie : de la confiscation du pouvoir ou d’un pouvoir empêché ? Aujourd’hui, un échange entre Nicolas Roussellier et Pierre-Henri Tavoillot pour évoquer les fonctions du gouvernement et les modalités de la vie politique.
Comme l’actualité le montre tous les jours, notre démocratie est très divisée. Et l’une des questions qui la divise le plus est précisément la question de la démocratie. Certains, qu’ils portent ou non un gilet jaune, considèrent que sous la belle apparence du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, une oligarchie nous dirige. Et pour en finir avec la toute puissance de cette élite arrogante ils réclament une vraie démocratisation de la vie politique. D’autres, dans le sillage notamment de Michel Rocard s’inquiètent de la situation faites à ceux qui sont aux affaires en nos temps d’immédiateté frénétique, de transparence obligée et de surveillance perpétuelle.
Un déficit démocratique ?
Nicolas Roussellier - Historien
Pierre-Henri Tavoillot - Philosophe.
Alain Finkielkraut évoque la philosophie d’Alain et la vision d’un citoyen qui s’accomplirait dans une libre adhésion à la communauté ainsi qu’associé à la grandeur de la nation.
Structurellement parmi les critiques que l’on adresse à la démocratie, il y a celles qui considèrent qu’il y a trop peu dèmos c’est-à-dire : trop peu de peuple, et celles qui considèrent qu’il y a trop peu de kratos ou une forme d’impuissance publique. Ce débat est ancien et consubstantiel de la naissance même de la démocratie, puisque déjà Platon reprochait l’impuissance publique. Pierre-Henri Tavoillot
Le phénomène contemporain, c’est qu’un pouvoir ne se contente plus de produire une loi par le haut ; il se sent redevable et est obligé de consulter, de négocier. Donc le pouvoir se pluralise. Le gouvernement ne se résume pas à un moment, il devient un circuit. Ensuite les problèmes commencent : problèmes d’application et de réussite sociale de la loi. Ce que le pouvoir démocratique moderne s’est donné comme obligation : c’est d’être encore plus complexe parce qu’il souhaite associer et consulter des acteurs de la vie sociale. Nicolas Roussellier
Au commencement, les régimes politiques modernes visèrent à affaiblir les pouvoirs du gouvernement. En France, les républicains n’eurent de cesse de réduire la puissance du pouvoir exécutif, afin de conjurer l’arbitraire de la monarchie et de l’empire. Aujourd’hui, notre démocratie présidentielle est concentrée autour d’un chef suprême, tenu non plus pour un obstacle à l’expression du peuple mais pour son principal vecteur. Que s’est-il passé ? Des années 1870 aux années 1930, les assemblées ont contrôlé l’essentiel de la confection des lois et ont dominé l’action du gouvernement, dans une continuité stable, grâce notamment à la permanence des commissions, alors que se succédaient les cabinets. On doit à cette République du Parlement, donc du débat et du compromis, le substrat qui nous régit encore : laïcité, libertés publiques (presse, réunion, syndicats, associations), système moderne de l’enseignement public, protection sociale. La conduite de la guerre devenue mondiale et le combat contre la crise économique majeure de 1929 instillent à droite comme à gauche l’idée d’un Exécutif fort, clé de voûte constitutionnelle. Depuis la Cinquième République, l’Exécutif décide des lois et de leur instabilité car il en change selon sa couleur politique, et limite la discussion parlementaire qui n’inspire plus l’esprit du régime. D’où le paradoxe qu’analyse Nicolas Roussellier dans ce grand livre : les juristes se gargarisent d’une « tradition républicaine », véritable vue de l’esprit puisque la logique du régime actuel est l’exact opposé de l’ancien esprit républicain. Historiquement parlant, il n’y a pas eu une République mais deux. Et contrairement à d’autres pays, la France n’a pas su mener à bien la modernisation du pouvoir gouvernemental tout en préservant une tradition parlementaire : elle est passée d’un déséquilibre institutionnel à un autre. Chaque jour, on le constate, elle en paie politiquement le prix fort. (Quatrième de couverture)
cf Pierre-Henri Tavoillot
INTERNET > ANARCHIE
WEB > ARISTOCRATIE
WEB 2.0 (réseaux) > COMMUNITARISME
Première diffusion 16 mars 2019
Quelle place pour le père ?
France Culture - Alain Finkielkraut - Répliques
Devant les avancées prodigieuses des biotechnologies, Alain Finkielkraut interroge deux psychanalystes pour définir la nouvelle place du père alors qu’il peut être évincé, remplacé et facultatif dans la procréation.
Un père, une mère c’était, il y a peu encore, élémentaire. Cela ne l’est plus en dépit des banderoles et des slogans de la Manif pour tous.
L’extension irrésistible des droits individuels conjuguée avec les avancées prodigieuses des biotechnologies ont fait apparaître des configurations inédites et tout à fait surprenantes, par exemple un couple de femmes homosexuelles qui ont recours à la procréation médicalement assistée, la conjointe, avocate, de celle qui porte l’enfant demande et obtient un congé paternité. Quelques mois plus tard elle est enceinte ce qui lui donne droit à un congé maternité.
Ainsi, maintenant que l’enfant est conçu par d’autres voix que la rencontre d’un homme et d’un femme, toutes sortes de combinaisons surgissent et le père lui-même au sens ancien du terme peut être évincé et remplacé. Il est désormais facultatif. Devant ce vacillement des évidences les mieux ancrées, le père et le fils que je suis sont saisi de vertige.
Pour me donner une chance de retrouver l’équilibre j’ai invité deux psychanalystes à qui je pose une première question :
Qu’est ce que l’on gagne ou que l’on perd quand on perd le père ?
Sabine Prokhoris
Agrégée de philosophie et psychanalyste
Livre : Déraison des raisons : les juges face aux nouvelles familles
Jean-Pierre Winter
Psychanalyste et écrivain
Livre : L’avenir du père : réinventer sa place ?
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/quelle-place-pour-le-pere-0
SAMSON FRANCOIS
France Musique
Entretien avec Samson François : Une archive de 1957
Invité au micro de Micheline Banzet en 1957, le pianiste Samson François évoquait les débuts de sa fulgurante carrière, rendait hommage à Marguerite Long dont il a suivi l’enseignement, et se remémorait la toute première édition du concours Long-Thibaud, dont il fut en 1943, le lauréat !
"Quand je suis arrivé au Conservatoire dans la classe de Marguerite Long, je jouais terriblement "sale", c’était effrayant, très échevelé... Elle m’a montré qu’on pouvait jouer avec sentiment tout en restant très simple dans son interprétation."
FRANCE CULTURE
NUITS ANDRE BAZIN
(chapitres : 10,11 & 12 / 12)
2019 |Nuit André Bazin - Entretien 3/3 avec Hervé Joubert-Laurencin, directeur de l’édition de l’intégralité des écrits d’André Bazin aux éditions Macula, et Marianne Dautrey réalisatrice avec lui du documentaire "Bazin roman". Cette Nuit se termine avec la voix de FrançoisTruffaut évoquant André Bazin.
En 1952, sur la Chaîne Nationale, André Bazin, co-fondateur des "Cahiers du cinéma", publication qui allait s’imposer parmi les revues artistiques et intellectuelles, participe à un débat de la "Tribune de Paris" autour de la question : "Le film sur l’art trahit-il l’art ?"
L’émission "Le cinéma des cinéastes", à l’occasion de la parution d’une biographie d’André Bazin de Dudley Andrew recevait Jean Narboni qui en avait été à l’initiative, alors que "Les Cahiers du cinéma" se préparaient à rendre hommage à André Bazin, vingt-cinq ans après sa disparition.
"Comment cacher la joie que cette biographie d’André Bazin par Dudley Andrew m’a donnée ? J’ai lu ce livre comme un roman dans lequel je savais que tout était vrai. Bien qu’il n’y ait pas eu énormément d’‘événement’ dans la trop courte vie d’André Bazin, c’était, vous le découvrirez, une personnalité, un personnage. On peut tout à fait imaginer une fiction développée autour de ce personnage de Bazin : un homme célèbre par sa bonté."
C’était ce que François Truffaut écrivait dans la préface de la traduction française de la biographie d’André Bazin écrite par l’universitaire américain Dudley Andrew, qu’éditaient conjointement, en 1983, les Cahiers du Cinéma et la Cinémathèque française. Dans Le Cinéma des cinéastes, à l’occasion de cette parution, Claude-Jean Philippe et Caroline Champetier recevaient Jean Narboni qui en avait été à l’initiative.
À un moment où les courts métrages qui s’intéressaient aux peintres et à la peinture, et à l’art en général, suscitaient l’intérêt d’un public assez large et concernaient des réalisateurs importants, ce débat réunissait du beau monde aux côtés d’André Bazin : outre le critique Henri Martini, on pouvait y entendre Emmanuel Berl (journaliste et historien), André Chamson (conservateur du Petit Palais), Jean Grémillon (metteur en scène) et le peintre Fernand Léger.
_"Le film sur l’art trahit-il l’art ?"_La question se pose à l’époque et provoque des querelles. Partisans et détracteurs argumentent avec passion. Quelques-uns, tel Emmanuel Berl, se montrent réticents et expliquent que le cinéma, avec son rendu des échelles et des couleurs, trompe le spectateur. Cependant, la majorité des invités, tel Fernand Léger, y est favorable : "on doit continuer ces procédés pour la vulgarisation des œuvres d’art surtout pour les gens qui n’ont pas le temps ni le loisir de courir les musées".
C’est l’avis aussi d’Alain Bazin : "Je suis à fond pour ce genre de films, il s’agit d’une œuvre d’art au second degré qui prend pour matière première la peinture".
Pour André Chamson, ces films apportent une vision, un regard, une façon d’appréhender l’œuvre toute personnelle et, rappelle-t-il sagement, "on ne détruit pas une œuvre d’art parce qu’on a fait un mauvais film sur elle". Ce à quoi Jean Grémillon ajoute malicieusement, "il y a des trahisons qui sont la plus grande manifestation de la fidélité".
FRANCE CULTURE
Des fleuves à l’océan, itinéraire d’un plastique ravageur
La voix est libre avec Erik Orsenna et Gilles Bœuf
300 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année dans le monde, dont un tiers se retrouverait dans la nature et 8 millions seraient déversés dans l’océan. Selon les scientifiques, il faut 20 ans pour décomposer un sac, 50 pour un gobelet… Si on ne fait rien, cette production devrait augmenter de 40% d’ici à 2030 d’après le WWF qui d’ailleurs a annoncé, cette semaine, qu’une nouvelle espèce d’amphipode, un crustacé d’environ un centimètre, a été découvert dans la Fosse des Mariannes et est déjà contaminée par le plastique. Aujourd’hui, le constat est donc unanime, à tous les échelons, et des solutions alternatives sont recherchées.
À l’occasion de la dernière expédition de la goélette Tara qui, de la Tamise au Tibre, a cherché à mieux comprendre les origines de la pollution plastique, et suite à la publication de ses premiers résultats, regards croisés entre nos deux invités d’horizons différents, mais aux préoccupations complémentaires, l’écrivain-académicien et économiste Erik Orsenna, parrain de cette expédition, auteur notamment du livre « Vive l’Océan », publié par Le livre de Poche, on peut citer aussi « Dernières nouvelles du monde », chez Robert Laffont, et le dernier « Briser en nous la mer gelée », paru chez Gallimard, et l’océanographe et biologiste Gilles Boeuf, président du conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité, professeur à la Sorbonne, membre du bureau de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’IPBES. À signaler vos articles sur les fleuves et les lacs dans les derniers numéros de la revue Reliefs et votre leçon inaugurale au Collège de France « La biodiversité, de l’océan à la cité », publiée chez Fayard.
FRANCE CULTURE
Les Masterclasses par Manou Farine
Kamel Daoud
De ses chroniques quotidiennes, au Prix Goncourt du premier roman en 2015, Kamel Daoud évoque son parcours d’écrivain au micro de Manou Farine, la précarité de l’exercice littéraire, les spécificités de la chronique et son amour pour la langue française.
Kamel Daoud inaugure son oeuvre littéraire au début des années 2000 avec un récit, un recueil de chronique et des nouvelles, et puis arrive Meursault, contre-enquête en 2013, d’abord paru en Algérie avant d’être édité par Actes Sud en France, soit la réécriture "de gauche à droite" de L’étranger de Camus repris par son contrechamps, par son angle mort, du point de vue de l’arabe, lui donnant un prénom, un mère, un frère et avec lui un narrateur. Un roman qui lui donne une reconnaissance planétaire, traduit dans une dizaine de langues, lauréat du Goncourt du premier roman en 2015 et qui sera suivi de Zabor ou Les psaumes, en 2017 un récit initiatique, où l’affranchissement par l’écriture donne à son héros le pouvoir de repousser la mort par l’écriture.
Au plus près de l’œuvre et d’une langue, celle qu’il s’est construite et qui a longtemps trouvé de quoi se déployer dans Le Quotidien d’Oran où il tenait une chronique quotidienne de 1997 à 2016, et qu’il a notamment réuni dans l’ouvrage Nos indépendances, qui contenait plus de 2000 leçons subjectives d’histoire récente, des exercices de liberté individuelles intransigeants.
La chronique, un exercice matriciel
Avant d’être un auteur de roman, Kamel Daoud est journaliste, et ce depuis 1994. Ce long chapitre journalistique porte en lui la matrice de son oeuvre à venir, les clés de sa fabrique, ses motifs récurrents et ses obsessions comme l’Algérie de Bouteflika, le conservatisme religieux, le dépassement de la dialectique colonisé – colonisateur, le corps contraint des femmes, le corps malade des obscurantistes, la relation avec l’autre, à savoir la France ...
La chronique est un exercice littéraire sur l’actualité, avec beaucoup plus de liberté que dans l’éditorial classique. En Algérie, on est toujours dans cette phase de l’histoire où l’intellectuel est à la fois militant, chroniqueur, feuilletoniste, figure de contestation ou intellectuel organique, ce qui fait que la chronique devient tout ça à la fois. C’est un exercice de liberté. C’est un droit du jeu, un droit de prendre parole par son style et sa vision, et de traiter de cette actualité là. Fondamentalement, la chronique n’est pas de l’information, c’est un exercice d’insolence, c’est une façon de se défendre contre les genres et les discours dominants. En Algérie, ça fonctionne très bien, car il ne faut pas oublier que jusqu’en 1992, la presse était publique, traduisant une presse du régime, une presse contrôlée, de propagande. En 1992, la presse privée arrive et avec, toute une génération de chroniqueurs qui écrivent ce qu’ils veulent et c’est une tradition qui se perpétue jusqu’à maintenant. C’est un exercice marqué par l’histoire immédiate, celle de la Guerre Civile. Pour être un bon chroniqueur, il faut savoir distinguer, car je pars de l’idée que tout lecteur est paresseux. Le roman par rapport à la chronique, c’est le match par rapport au penalty.
Une écriture en tension
Je suis toujours le lecteur simultané de ce que j’écris. J’écris toujours dans une sorte de tension corporelle. Je suis dans cette tension du corps et on n’écrit pas de la même manière. La plupart des écrits littéraires étaient d’abord des chroniques. C’est comme lorsque vous faites de l’archéologie, parfois vous tombez sur un ossement et vous vous dites que c’est la carcasse d’un dinosaure, et vous commencez à balayer tout autour et il se révèle que c’est juste un os et parfois ça débouche sur autre chose. Les idées sont des gisements. Une idée n’est parfois pas porteuse, elle s’épuise, il n’y a rien derrière et on en fait peut-être une nouvelle ou un roman. Et parfois vous sentez qu’il faut encore creuser, parce que ça se décline, il y a quelque chose qui se déplie. Il n’y a pas d’idée préconçue.
Le français, la langue de l’imaginaire
Je suis un enfant de l’indépendance. C’est une langue quasi autobiographique. Le français était devenu depuis l’âge de 9 ans, la langue de l’imaginaire, la langue de la clandestinité, de la culpabilité, la langue du corps. La langue cachée, la langue de l’ombre et la langue de l’évasion par rapport à la langue enseignée à l’école qui était une langue de coercition, une langue de devoir à faire, une langue de loi, une langue de morale. C’était pour l’enfant de 10 ans, la découverte du corps par le truchement des mots. Je lisais et je cherchais ces passages précisément.
FRANCE CULTURE
Marie Bovo, photographe entre chiens et loups
"En photographie, la disparition m’intéresse particulièrement"
le samedi 13 Juin 2020 - Caroline Broué
Visite guidée de l’exposition "Nocturnes" en compagnie de l’artiste et photographe Marie Bovo, qui capte, dans cette série de photographies exposée à la Fondation Henri Cartier Bresson, à Paris, cet instant si particulier qui sépare le jour de la nuit au Ghana, à Alger et à Marseille.
Des Matins qui sonnent comme une ode à la couleur.
Couleur du temps fantôme, revenant et bien vivant
Inoubliable, Indifférent et insouciant. Du temps intact, invulnérable, du temps errant Imperturbablement dans la promiscuité de jadis, d’aujourd’hui même et de l’année dernière et des années prochaines et d’encore bien plus loin dans l’espace restreint où survivront peut-être encore les animaux humains.
A 7h15, pour la réouverture de la fondation Henri Cartier-Bresson, à Paris, nous vous emmènerons découvrir les œuvres de la photographe Marie Bovo, qui expose ses "Nocturnes" remplis de lumière et de couleurs, une splendeur ! Visite guidée et commentée par l’artiste elle-même, montée exprès de Marseille pour nous.
Mus par un fort désir de respirer et de voir la lumière, nous avons choisi de partir en promenade en compagnie d’une photographe venue exprès de Marseille pour nous guider dans l’exposition parisienne de ses 35 tirages en grand format et en couleurs. C’est à la fondation Henri Cartier-Bresson, qui a rouvert ses portes comme quelques musées le 3 juin dernier, pour le plus grand bonheur de l’artiste et des visiteurs dont nous avons été. Elle y montre des photos prises à Marseille, à Alger ou au Ghana, souvent la nuit ou à ce moment si particulier de la journée qu’on appelle "entre chien et loup", un moment fait à la fois d’obscurité et de lumière. Avec elle, la vision éculée de la photo comme fenêtre sur le monde prend tout son sens.
Je me suis souvent demandée si, dans la culture occidentale, il n’y avait pas une certaine haine de la couleur. Ici, la couleur est souvent considérée comme trop féminine, trop cosmétique, trop infantile. Elle est trop du côté du corps ou de la matière. Et la nuit, la couleur surgit toujours à partir du noir et elle devient, à ce moment-là, un événement en soi.
Je suis toujours fascinée par l’unité d’une journée. Il y a peut-être des échecs de l’universalisme mais il y quelque chose qui fonctionne : c’est cette journée, dont l’unité nous concerne tous, qui que nous soyons et où que nous vivions. Nous sommes tous liés à cet espace du quotidien. Renvoyer à une heure et à une journée, comme je le fais, c’est renvoyer à cette échelle du quotidien pour rappeler la singularité de cette journée qui n’avait peut-être rien d’exceptionnel, mais qui a existé.
Je n’ai jamais imaginé que ce kebab puisse disparaître un jour. J’étais toujours éblouie quand j’y rentrais, face à ces céramiques. C’est comme si toute la Méditerranée était là. Chaque personne rencontrée dans ce lieu me disaient que ces céramiques étaient belles, me parlait d’un rapport personnel et intime à elles, d’une beauté qu’ils vivaient et qu’ils partageaient. Aujourd’hui, les céramiques ne sont plus là, alors qu’elles représentent la fondation mythologique de Marseille.
L’appartement, c’est souvent l’intériorité. Et cette chambre est rose : elle est d’autant plus rose qu’elle est électrisée par la lumière électrique. Ce rose prend alors une certaine vibration, une certain présence. Et nous sommes dans un jeu de vis-à-vis avec les appartements qui sont en face. Comme c’est la nuit, il y a une sorte de renversement : on ne sait plus trop ce qui est à l’intérieur et ce qui est à l’extérieur.
FRANCE CULTURE
La relocalisation n’a-t-elle que des vertus ?
le mardi 26 Mai 2020
S’il est une chose que l’actuelle pandémie a mis en exergue, c’est notre vulnérabilité dans un contexte de mondialisation. Nos économies, nos moyens de production, d’approvisionnement, sont devenus trop dépendants de géants comme la Chine. Jusqu’au sommet de l’Etat, la relocalisation d’une partie de notre industrie semble aujourd’hui devenue une évidence pour ne pas dire une nécessité. A-t-on pour autant intérêt à tout relocaliser ? Que peut nous apprendre la meilleure jeune économiste 2020 sur le sujet ?
Guillaume Erner reçoit Isabelle Méjean, économiste, professeure à l’Ecole Polytechnique, chercheure au CREST (Centre de Recherche en Economie et Statistiques).
Isabelle Méjean vient de recevoir le prix du meilleur jeune économiste 2020, décerné par « Le Monde » et Le cercle des économistes.
La pandémie a mis en lumière, plus qu’un problème de dépendance à des biens étrangers, un aspect de la mondialisation mal connu, à savoir la concentration du commerce mondial au sein d’un petit monde de chaînes de valeur.
"Tout baisse de productivité a tendance à se répercuter sur l’ensemble de la chaîne de production. Les ralentissements vont avoir des conséquences très importantes".
C’est le résultat d’une économie de marché et d’une époque où l’on a observé de très fortes pressions concurrentielles. La réponse des entreprises a été d’optimiser leurs chaines de valeurs et donc de concentrer les étapes de production pour réduire les coûts.
"Si on identifie des points de fragilité, il est toujours possible de faire une politique industrielle active et de favoriser une meilleure diversification des processus productifs".
FRANCE CULTURE
Les Masterclasses par Arnaud Laporte
le mardi 26 Mai 2020
Laura Kasischke : "La chose la plus exaltante dans l’écriture d’un roman, c’est l’obsession"
Rencontre avec la romancière et poétesse américaine Laura Kasischke, dans le cadre du Festival America à Vincennes ... ou quand le roman et la poésie rencontrent la magie et l’inconscient.
Laura Kasischke est née en 1961 dans l’État du Michigan. Elle y a suivi des études supérieures avant de devenir Professeure de langue anglaise et d’écriture. Elle commence par écrire des recueils de poésie au début des années 1990, avant de publier son premier roman en 1996 : Suspicious River, adapté au cinéma, ainsi que deux autres de ses livres. Elle est l’auteure d’une dizaine de romans, dont Rêves de garçons, La Couronne verte, À moi pour toujours (Be Mine), devenu un best-seller, et qui a reçu le prix Lucioles des Lecteurs en 2008, ou encore Esprit d’hiver, finaliste des Prix Femina et Médicis étranger en 2013, et lauréate du Grand Prix des lectrices de Elle 2014.
« La seule chose que je pourrai ajouter sur mon processus d’écriture, c’est que je n’écris pas forcément à des heures fixes. J’ai ce besoin d’écrire quelque chose, même très peu chaque jour. Et quand je suis vraiment dans le processus de l’écriture, si je sens que l’obsession faiblit, si je sens que je ne passe plus mon temps à chercher des symboles, alors là, je lâche prise. J’ai besoin de nourrir cette obsession, qu’elle puisse rester intense. (...) Il se produit parfois des événements étranges, magiques, presque surnaturels quand j’écris. Par exemple, j’invente un personnage avec tel patronyme et quelques temps après, quand je sors, je rencontre une personne qui porte ce même nom. Si je n’écrivais pas de roman, ces petits moments de magie ne se produiraient pas dans la vraie vie. »
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Elle est également l’auteur de poèmes, publiés dans de nombreuses revues, pour lesquels elle a notamment remporté le Hopwood Award et la bourse MacDowell. Laura Kasischke enseigne l’art du roman à Ann Arbor et vit toujours dans le Michigan.
« Mon processus d’écriture est foncièrement associatif, une idée en appelle une autre. Je découvre l’intrigue tout en écrivant, je détiens le secret de mon roman, sans le savoir au départ. Cette conception de l’écriture, je la dois aux français et au Manifeste du courant Surréaliste. C’est de là que je tire mon intérêt pour l’inconscient, en tant que vérité de l’art, ou plutôt de la poésie dans le cas présent. »
Pour aller plus loin
Tous les romans de Laura Kasischke sont édités par Christian Bourgois éditeur.
Laura Kasischke : l’inquiétante étrangeté du quotidien. Un portrait à lire sur le site des éditions de l’Abat-Jour.
Laura Kasischke, la reine du trouble, un entretien publié sur le site de Chronicart.
Faire parler le mort : un exercice d’écriture à la première personne du singulier, proposé par Laura Kasischke sur le site littéraire le Tiers-Livre.
samedi 22 février 2020
Caroline Broué
Les matins du samedi
LE LIVRE DE MES REVES
Fédérico Fellini
https://www.franceculture.fr/emissions/lidee-culture/lidee-culture-du-samedi-22-fevrier-2020
Le Livre de mes rêves
par Daniel Pennac
Résumé
Le Livre de mes rêves invite le lecteur à un voyage merveilleux à travers les espaces les plus secrets et les plus intimes de la créativité de Federico Fellini, dans une « cosmographie personnelle où des parcours émotionnels, sentimentaux, culturels, érotiques et affectifs entrecroisent des itinéraires géographiques, architecturaux, mémoriels, imaginaires et fantasmagoriques ». Cet ouvrage incontournable pour la compréhension de l’œuvre du cinéaste reproduit l’intégralité des fac-similés de ses carnets dans lesquels il notait, au réveil, ses visions nocturnes. L’appareil critique regroupe leur traduction, ainsi que les contributions de spécialistes et d’amis de Fellini.
samedi 18 janvier 2020
La place de l’humour dans la France d’aujourd’hui
REPLIQUES Alain Finkielkraut
L’humour est-il le doute ? comme le pense Frédéric Beigbeder ou est-il devenu "la dérision qui règne partout et remplace la gaieté" comme le pensait Jean d’Ormesson.
avec
Frédéric Beigbeder, écrivain, critique littéraire
Philippe Val, journaliste, chroniqueur, humoriste, essayiste, écrivain
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-place-de-lhumour-dans-la-france-daujourdhui
Caroline Broué
Didier Fassin : "L’anthropologie, c’est regarder les choses autrement"
Le médecin et anthropologue Didier Fassin est entré cette semaine au Collège de France, en accédant à la chaire annuelle de Santé publique, créée en 2018. Directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton a intitulé sa leçon inaugurale "L’inégalité des vies", thème central de son dernier essai La Vie. Mode d’emploi critique, paru aux éditions du Seuil en 2018. Un thème qui entre en résonance avec l’actualité française de ces derniers mois.
Nous sommes passés d’une raison humanitaire à une raison sécuritaire dominante. Ce basculement de l’humanité se voit dans la place qui est accordée à la souffrance aujourd’hui, notamment la souffrance au travail. Il y a eu une prise de conscience dans les années 1990, avec la création de lieux d’écoute. Aujourd’hui, dans les questions qui sont posées, ces sujets semblent passer au second plan.
ll faut rappeler l’écart d’espérance de vie entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches : treize ans. (...) L’inégalité ne se mesure cependant pas seulement à la longévité de la vie, mais aussi à la valeur qu’on lui prête. On peut penser l’espérance de vie dans les termes des démographes, mais on peut aussi la penser en des termes anthropologiques : que peut-on espérer de la vie ?"
C’est toujours important de pouvoir insérer les grandes caractéristiques de nos tragédies contemporaines dans la singularité des cas. (...) L’anthropologie ce n’est pas que recueillir des histoires de vie, c’est aussi comprendre des situations plus larges. En ce sens, le cas de la ville de Briançon est intéressant : des gens qui n’ont jamais eu affaire à des migrations ont accueilli individuellement et collectivement des hommes et des femmes, et ont permis de rendre invisible et non problématique cette absorption de quelques dizaines de migrants chaque semaine. L’anthropologue, lorsqu’il montre ces expériences, montre aussi ce que peut faire une société solidaire.
COLLEGE DE FRANCE >
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Un tableau :
Arlette Farge :"Un tableau où on voit les voix, c’est passionnant"
"Un jeune couple à sa fenêtre", 1775, Huile sur toile, Jean-Honoré Fragonard. Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon.
https://www.franceculture.fr/emissions/lidee-culture/lidee-culture-du-samedi-18-janvier-2020
Arlette Farge s’est toujours attachée à faire une histoire de l’intime, une histoire des bas fonds, du corps des invisibles, des passions. Dans Vies oubliées, elle publie des archives de police du XVIIIe siècle considérées comme inclassables, que les chercheurs décrivent parfois comme des “déchets”. Et bien pour Arlette Farge, ces déchets mettent du relief dans l’histoire, elles font apparaître des vies singulières, des faits précis, des amours, des histoires ordinaires qui prennent un sens lorsqu’on les met mises côte à côte.
Et bien pour son idée culture, elle a choisi une oeuvre qui raconte, elle aussi, un moment anodin du quotidien. C’est justement ce qui en fait, pour elle, une oeuvre extraordinaire...
samedi 14 décembre 2019
Bernard Werber : "Le Radeau de la Méduse est une ode à ceux qui gardent espoir"
https://www.franceculture.fr/emissions/lidee-culture/lidee-culture-du-samedi-14-decembre-2019
Bernard Werber propose dans son dernier roman de reconsidérer notre rapport aux autres vivants et rendre le monde meilleur. Pour son idée culture, il a choisi un tableau majeur qui eut lui aussi la même ambition...
Nous nous sommes rendu chez Bernard Werber, qui publie Sa majesté des chats chez Albin Michel. Et dans ce roman comme dans les précédents, Bernard Werber se sert de la science-fiction pour penser la condition humaine. Ici, c’est une petite chatte nommé Bastet, comme la déesse égyptienne de la chaleur, de la maternité et de la joie du foyer, qui décide de sauver le monde après la chute de la civilisation humaine…
Bernard Werber propose dans ce roman de reconsidérer notre rapport aux autres vivants et rendre le monde meilleur. Et bien pour son idée culture, il a choisi un tableau majeur qui eut lui aussi la même ambition...
Ce tableau est comme un roman. Géricault a d’abord peint le cœur de l’histoire, puis a ajouté des vagues pour créer de l’émotion.
Ce tableau est la preuve que l’art peut changer l’histoire.
Bernard Werber (texte du reportage)
L’oeuvre est le radeau de la méduse de Géricault. Parce que ce tableau est un film qui transporte une émotion. Ce que j’attends d’une photographie, ce que j’attends d’une peinture, ce que j’attends d’une sculpture, c’est qu’on se demande ce qui est arrivé avant et ce qui va arriver après, l’image.
J’aime les histoires, et ce tableau est une histoire. Quand je l’ai vu au Louvre, sa taille impressionnante, l’énergie qui est transportée par cette image, m’ont énormément impressionnés.
C’est d’un coup comme je m’étais retrouvé avec ces gens qui ont vécu le pire enfer, ils ont fini par s’entretuer et se manger sur ce radeau … je me retrouvais avec eux et je me suis dit : les humains peuvent se faire du mal à ce point, et malgré tout garder l’énergie de vie. C’est une ode à ceux qui gardent espoir finiront par s’en tirer. C’est parce que ce massage passe dans ce tableau que cela m’a autant touché.
La première fois que je l’ai vu au Louvre, çà m’a fait un choc, mais puis après j’ai oublié. En connaissant l’histoire de ce tableau, j’ai compris pourquoi il m’a fait ce premier effet. Je suis revenu le voir, en connaissant toute l’histoire du tableau, et là j’ai pu jouir du choc émotionnel de cette histoire du radeau de la Méduse de Géricault.
La Méduse était un bateau qui transportait des militaires et des colons sensés s’installer au Sénégal, puisque la France venait de récupérer la colonie du Sénégal. Is avaient comme officier un type qui était incompétent. Il a laissé la barre à un passager pour pouvoir s ‘amuser et le passager a mis le bateau contre un banc de sable. Une fois que le bateau a été ensablé, ils sont sortis avec quelques chaloupes et ils ont fabriqué un énorme radeau dans lequel ils ont mis l’essentiel des passagers. Ils ramaient des chaloupes pour tirer le grand radeau. Mais au bout d’un moment ils étaient trop fatigués et ont coupés la corde en laissant les gens sur le radeau, en leur disant qu’ils allaient chercher du secours et qu’ils revenaient. Jours après jours il n’y avait toujours pas de secours et ils mourraient les uns après les autres, en passant de 113 à 13 passagers.
Géricault a réuni les survivants pour les faire poser dans un hôpital, il a récupéré également les cadavres. Il a utilisé les vrais cadavres et les vrais passagers et il a fait sa composition. Superbe composition. Il a reconstituer le radeau avec un ami architecte. Il a interrogé les survivants pour les détails sur la manière dont cette catastrophes s’était passée.
Il a peint ce personnage qui s’élève et agite un tissu de secours (pour les repérer et les secourir), et il a rajouté une vague pour monter le danger. Ca me rappelle ce que je fais dans mes romans entre une première formule de base, et j’ajoute de l’émotion.
Il y a dans chaque personnage, un niveau d’histoire complètement différent. Chaque personnage a l’air de vivre quelque chose de très personnel, différent du personnage d’à côté. c’est ce que j’attends d’un bon roman.
Ce tableau me fait penser à un roman et quand je le vois, je sens ce qui arrive aux personnages. Il y a ce moment suspendu dans le temps, où que va t-il se passer après ?
mercredi 20 11 2019
Luis Buñuel et Milos Forman racontés par Jean-Claude Carrière
FRANCE CULTURE
Entretien avec le scénariste, dramaturge et écrivain Jean-Claude Carrière
Mercredi-Ciné
Tewfik Hakem s’entretient avec l’écrivain, scénariste, dramaturge Jean-Claude Carrière, à l’occasion de la 39e édition du Festival international du Film d’Amiens, où l’Espagne est à l’honneur et rend hommage au maître du cinéma, Luis Buñuel. Il évoquera aussi pour nous la figure du cinéaste Milos Forman, avec la rétrospective Milos Forman, 4 oeuvres de jeunesse, au cinéma, en version restaurée, et nous parlera de son recueil de souvenirs paru aux éditions Odile Jacob, Ateliers, qui rassemble plus de soixante-cinq années de travail et des portraits de ses "compagnons d’aventure", de Buñuel à Louis Garrel, en passant par Milos Forman, Jean-Luc Godard, Nagisa Oshima ...
https://www.franceculture.fr/oeuvre/ateliers
"J’ai rencontré Buñuel au Festival de Cannes, à un déjeuner. Il cherchait un scénariste français pour adapter Le Journal d’une femme de chambre, quelqu’un qui connaisse un peu le cinéma. J’en étais à mes débuts. On s’est très bien entendu, et huit jours après, j’apprenais que je partais pour Madrid. Ça a été la date de ma vie. C’était en 1964. Nous avons fait ensemble six films et un livre, Mon dernier soupir."
Ma première rencontre dans le monde du cinéma a été avec Jacques Tati, et chez lui, j’ai rencontré Pierre Etaix. J’avais 29 ans. Nous avons commencé par deux courts-métrages, puis, Le Soupirant, qui a été un très grands succès. A partir de là, j’ai fait Le Journal d’une femme de chambre.
"Travailler avec Buñuel consistait à se séparer du monde, aller dans un endroit retiré face à face uniquement, sans ami, sans femme, pendant le temps qu’il fallait, jusqu’à ce qu’on ait une première version convenable du script"
On se séparait pendant deux ou trois mois et on se revoyait pour travailler à une seconde, une troisième version. Pour Le charme discret de la bourgeoisie, il y a eu jusqu’à cinq versions. Vous êtes comme en finale des Jeux Olympiques, vous devez donner tout ce que vous avez.
J’alternais, théâtre, cinéma, un livre de temps en temps, j’ai été attiré par toutes les formes d’écriture que le XXe siècle a inventées, c’est le premier siècle qui ait inventé de nouveaux langages ; cinéma, parlant, puis radio, télévision, puis les nouvelles images de synthèse, puis le numérique... Toutes ces nouvelles techniques exigent un nouveau langage. Il faut savoir parler numérique.
Quand Milos est venu à Paris pour la première fois, il habitait chez moi, il était évidemment fauché - il n’avait pas d’argent, on ne pouvait pas changer l’argent tchèque - Bunuel tournait Belle de jour, j’ai amené Milos Forman à Joinville sur le tournage, et j’ai dit à Bunuel : Il y a Milos Forman qui est là - Qui ? me dit-il , Les amours d’une blonde ? Je lui dis oui. Il arrêté le tournage pendant une heure pour aller à la cafétéria avec Milos et moi prendre un café. Ça, Milos, quand il le racontait, en pleurait de joie. Je suis très ému parce que que nous étions comme deux frères.
"Ateliers", c’est le comment faire : comment on fait un film, comment on prépare et on écrit une pièce de théâtre comme "Le Mahâbhârata" par exemple, avec Peter Brook. C’est le principe du mot "Atelier" : tout un travail presque artisanal qui sent le rabot, la sciure, la scie...
"Quelquefois on joue soit même les scènes forcément, avec le metteur en scène. Avec Buñuel en face de moi pendant vingt ans on jouait toutes les scènes"
Et dans certains des films que nous avons faits ensemble, je reconnais dans le jeu de l’acteur, Buñuel lui-même.
LIVRE
ATELIERS
de Jean-Claude Carrière
chez Odile Jacob
"Toute vie est un atelier, la mienne entre autres.
Depuis plus de soixante ans, j’écris pour le cinéma et le théâtre.
À chaque pas, j’ai rencontré des difficultés, de toute nature, et même des obstacles qui paraissaient parfois insurmontables.
J’essaie de raconter ici, sous une forme simple, comment je les ai, ou ne les ai pas, résolus.
J’y parle de mes problèmes personnels d’écriture – qui furent nombreux – et aussi des ateliers que j’ai dirigés – une centaine – un peu partout dans le monde, de Los Angeles à Pékin, de Téhéran à Jérusalem.
Il ne s’agit pas de théorie, mais de pratique.
Les échecs y côtoient les succès.
Luis Buñuel, Peter Brook, Pierre Étaix, Louis Malle, Milos Forman, Jean-Luc Godard, Nagisa Oshima, Jacques Deray, Volker Schlöndorff, Jean-Paul Rappeneau, et jusqu’au jeune Louis Garrel, y sont, parmi d’autres, mes compagnons d’aventure.
Et j’espère qu’on peut y sentir combien il est difficile, mais passionnant, pour un auteur d’aujourd’hui, de faire jouer ensemble non seulement le réel et l’imaginaire, le lointain et le proche, mais aussi l’historique et l’invraisemblable, surtout quand celui-ci est vrai. » J.-C. C.
le 20 novembre 2021
Fin du mois, fin du monde : même combat ?
FRANCE CULTURE
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/fin-du-mois-fin-du-monde-meme-combat
FRANCOIS RUFFIN
avec Guillaume Erner
Au commencement de la protestation des Gilets jaunes se trouvait notamment la remise en cause des taxes sur le carburant. Pour autant, opposer écologie et mouvements de contestation populaires apparaît trop simpliste, en atteste le slogan “Fin du monde, fin du mois : même combat !” entendu dans des cortèges. Crise hospitalière, réforme des retraites, grève du 5 décembre : alors qu’un climat social tendu se dessine, nous nous intéressons aujourd’hui aux liens entre écologie et mouvements de protestation. Le combat pour le climat est-il aussi une affaire de justice sociale ?
Pour parler, nous recevons François Ruffin, député de la France Insoumise de la Somme, il publie Il est où, le bonheur aux éditions Les Liens qui Libèrent. Il sera rejoint par Valérie Chansigaud, historienne des sciences et de l’environnement, chercheuse associée au laboratoire SPHERE (Paris Diderot-CNRS), auteure de Les combats pour la nature : De la protection de la nature au progrès social paru aux éditions Buchet Chastel.
samedi 08 juin 2019
France culture
Repliques - Alain Finkielkraut
Alain Finkielkraut feuillette avec Belinda Cannone et Nathalie Azoulay le dictionnaire des mots parfaits dans lequel 44 écrivains évoquent leur mots préférés.
La langue n’est pas seulement un outil de communication. Nous avons tous en effet des mots préférés , des mots chéris, des mots rêvés, des mots qui nous parlent, nous transportent, nous enchantent, des mots mélodieux, des mots clés, des mots thèmes.
Belinda Cannone et Christian Doumet ont eu la bonne idée de demander à 44 auteurs de présenter leur mot parfait.
Nous allons feuilleter ce dictionnaire avec Belinda Cannone et Nathalie Azoulay qui y a participé et avec qui je commencerai.
"L’un de vos mots favoris qui fait aussi partie de mon panthéon personnel est chagrin. Pourquoi ce vocable vous est-il si cher ? Qu’y a-t-il en lui qui vous captive ?"
Ecouter :
HISTORIQUE DES NOTES
> STANISLAS DEHAENE : Les neurosciences et la psychologie
France Culture - Caroline Broué 13 01 2018
Stanislas Dehaene : "On ne va pas tout bouleverser. Mais il va falloir expérimenter, pour trouver de nouvelles solutions"
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-idees-de-la-matinale/stanislas-dehaene
Nommé à la tête de du Conseil scientifique de l’Education nationale, Stanislas Dehaene est chercheur en sciences cognitives. Une expertise qu’il compte utiliser pour apporter un support plus scientifique aux méthodes d’apprentissage.
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a installé mercredi 10 janvier, un conseil scientifique chargé d’apporter des éclairages sur la pédagogie. A sa tête, Stanislas Dehaene, chercheur en sciences cognitives et professeur au Collège de France qui souhaite "agir pour l’éducation des jeunes indépendamment de toute idéologie" comme il le confiait au journal Le Monde. Son expertise sur les sciences cognitives est une nouvelle façon d’appréhender l’éducation et l’apprentissage.
Je ne pense pas que l’on va tout bouleverser. Il y a déjà énormément de choses qui marchent. En réalité, il y a une diversité d’approches exceptionnelle dans l’Education Nationale. Je ne pense pas non plus que l’approche homéopathique soit suffisante. Il va falloir d’abord, mettre en oeuvre ce qui fonctionne et ensuite expérimenter pour trouver de nouvelles solutions.
Un des facteurs prédictifs de la réussite en lecture chez les enfants, c’est la présence de livres et la valorisation du livre dans l’environnement de l’enfant. Est-ce qu’on lui lit des histoires le soir, est-ce qu’on lui parle tout simplement !
FRANCE CULTURE
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-idees-de-la-matinale/stanislas-dehaene
>PHILO ERGO SUM
Questionner le sens, prendre de la distance, développer l’esprit critique ! comment, en suscitant des interrogations, la philosophie peut-elle aider à vivre ?
07 Juin 2013 > diffusion radiophonique « Les Matins » > PIXEL.
> ROLAND BARTHES - MARCEL PROUST
Anniversaire Marcel Proust
La leçon de Marcel Proust selon Roland Barthes
Par Robert Valette
Réalisation, Georges Gravier
1ère diffusion : 09/12/1963
> FRANÇOIS MIQUET MARTY
Crise : et si les Français étaient en train de changer d’avis ?
Sociologue et sondeur, François Miquet-Marty est président de Viavoice, institut d’études et de conseil en opinions.
Collaboration à la Revue « ESPRIT »
Ouvrage : « Les nouvelles passions françaises » c/o Michalon
La crise des valeurs....
06 / 09 / 2013
> RAPHAEL ENTHOVEN - LIRE PROUST
Philosophe et producteur du Gai Savoir tous les dimanches 16 heures sur France Culture, il présente également Philosophie sur Arte. Il vient de publier un Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, avec son père Jean-Paul Enthoven, chez Plon.
"Lire Proust c’est rendre le monde beaucoup plus intéressant et donne au monde une intensité qu’il n’avait pas jusque-là."
Raphaël Enthoven nous éclaire aussi sur l’aspect visionnaire de l’auteur d’à la recherche du temps perdu. Selon lui, Proust avait tout compris à la Mondialisation et imaginé la visio téléphonie cent ans avant Skype !
"Il est intéressant de voir comment chez Proust les synesthésies, la façon dont les parfums, les couleurs et les sons, se répondent produisent l’impression d’un téléphone qui sera chargé d’une image."
> TOBIE NATHAN - AMOUR
Cette semaine, Dominique Souchier reçoit l’ethnopsychiatre Tobie Nathan. Et c’est une fois pour toutes.
– Comment le rendre amoureux / Comment la rendre amoureuse ?
– Qu’est-ce que la "culture du quiconque" ?
– Qu’apprend-on dans Plus belle la vie ?
> CHRISTIAN BOBIN - LA CONFIANCE
Christian Bobin, poète ayant fait des études de philosophie. Il habite au Creusot, dans une maison au cœur de la forêt, où il se consacre entièrement à l’écriture. Il a écrit de nombreux recueils dont La part manquante chez Gallimard et le dernier qui vient de sortir aux éditions de l’iconoclaste L’homme joie.
LECTURES
L’homme joie de Christian Bobin chez L’iconoclaste
MUSIQUE :
– Les Philistins de Georges Brassens
– Crépuscule with Nellie de Télonious Monk
> RAYMOND DEPARDON L’ARPENTEUR
Le photographe arpenteur de la planète, Raymon Depardon vient nous parler de son travail et de ce qui fait la particularité de sa photographie à l’occasion de l’exposition "Un moment si doux" qui lui est consacrée, au Grand Palais jusqu’au 10 février 2014.
> NICOLAS PHILIBERT & LAURE ADLER
Laure Adler reçoit Nicolas Philibert, réalisateur et cinéaste dans son émission France Culture : Hors Champs
>PIERRE LEVY, L’INTELLIGENCE COLLECTIVE
Place de la Toile Xavier de la Porte
Pierre Lévy est titulaire de la chaire de recherche du Canada en Intelligence collective à l’Université d’Ottawa et membre de la société royale du Canada. Ce qui explique qu’on le voit assez peu en France.
Pierre Lévy a développé cette question, dans de nombreux ouvrages
L’intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberespace
(paru en 1994), jusqu’au premier tome de
La Sphère sémantique
, paru il y a deux ans. En passant par
Cyberdémocratie
, paru en 2002.
> PIERRE MICHEL MENGER - SOCIOLOGUE DU TRAVAIL CREATEUR
Pierre Michel Menger Sociologue et Directeur d’études à l’EHESS Titulaire de la Nouvelle chaire de Sociologie du Travail Créateur Auteur : Les intermittents du spectacle. Sociologie du travail flexible, EHESS, coll. « Cas de figure », nouvelle édition 2011
>LA REVOLUTION NUMERIQUE - BRUNO PATINO - CEDRIC BIAGINI
Cartable électronique, e-book, tablette tactile, Facebook, Twitter, smartphone, etc. Le déferlement technologique bouleverse notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. Cédric Biagini présentera son essai "L’emprise numérique. Comment Internet et les nouvelles technologies ont colonisé nos vies" Editions L’échappée.
Bruno Patino, le 28 janvier 2013, a été nommé directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques à France télévision.
Il a écrit un livre sur les transformations anthropologiques, sociales et économiques, induites par l’entrée dans l’ère du numérique. « La condition numérique » (Grasset 2013)
> TRANSMETTRE, APPRENDRE - MARCEL GAUCHET
Nous sommes dans un moment de recomposition. Nous avons à faire le bilan et à trouver un nouvel équilibre pédagogique entre des exigences contradictoires mais complémentaires.
La technique nous oblige à repenser, de façon tout à fait quotidienne, l’articulation entre la transmission et l’acte d’apprendre.
Si on veut une tête bien faite, il faut qu’elle soit bien pleine. Le monde du numérique risque de nous fabriquer des têtes bien pleines à l’intérieur desquelles règne un désordre complet. Nous allons repenser un débat qui dure depuis le XVIe siècle mais qui est aujourd’hui dépassé.
L’usage du langage est en train de connaître une transformation profonde dans un univers de socialisation qui a lui-même été profondément modifié.
L’école, c’est le lieu du futur. C’est une institution aujourd’hui travaillée par la désinstitutionalisation.
Apprendre, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que cela suppose ? Par quelles voies cela passe-t-il ? À ces questions, l’école contemporaine apporte une réponse catégorique : l’école traditionnelle s’est trompée, elle a voulu transmettre des connaissances détenues par un maître en les inculquant à des élèves passifs. Cette pédagogie de l’imposition ne marche pas. Il faut lui substituer une pédagogie active faisant de l’enfant l’acteur de la construction de ses savoirs.
Nous sommes au moment où cette réponse se révèle aussi fausse, dans sa demi-vérité, que la philosophie antérieure. Tout est à reprendre. C’est le problème fondamental de l’école d’aujourd’hui, plongée dans une incertitude complète sur la nature de l’opération qu’il lui revient d’effectuer.
C’est le problème que ce livre s’efforce d’éclairer. D’abord, en dégageant les origines historiques de ce nouveau modèle pédagogique. Ensuite, en en montrant par plusieurs exemples les limites. Enfin et surtout, en instaurant une réflexion sur cette expérience primordiale dont les adultes refoulent le souvenir : la difficulté d’apprendre, qui ne se sépare pas de la nécessité d’une transmission. À quelles conditions, de quelle manière, par quels dispositifs, une telle transmission est-elle possible ? Il ne s’agit pas ici d’apporter des solutions toutes faites, mais de contribuer à dessiner le cadre d’une entreprise nécessaire de refondation.
> LA VIE A DEUX : CLAUDE HABIB - PASCAL BRUCKNER
Claude Habib, professeur à l’Université Paris III et spécialiste de la littérature du XVIIIème siècle. Pascal Bruckner, romancier et essayiste.
La beauté des commencements. Il faut savoir savoir s’ennuyer à deux ... L’éloge de l’ennui.
> EMMANUEL LEVINAS, PENSEUR DE L’AMOUR
Jean-Luc Nancy, philosophe
Didier Franck, philosophe et enseignant
L’un-pour-l’autre : Levinas et la signification
Nous avons le devoir, mais aussi le besoin, de parvenir à une véritable édition des OEuvres complètesd’Emmanuel Levinas. La découverte d’une masse considérable et inexplorée d’inédits rend cette entreprise plus nécessaire encore. C’est un vaste chantier qui exigera du temps ainsi que la collaboration de tous les connaisseurs de l’oeuvre. Ainsi la pensée de Levinas sera-t-elle préservée des risques d’une interprétation arbitraire ou idéologique.
Jean-Luc Marion, de l’Académie française, Coordinateur du comité scientifique
L’un-pour-l’autre : Levinas et la signification
De manière ou d’autre, l’être est toujours dit et ce dit ne va pas sans un dire qui est proposition faite à autrui, exposition de l’un à l’autre, l’un-pour-l’autre où prend corps la structure formelle du signe.
Dès lors que la signification trouve sa concrétisation par excellence dans mon rapport à autrui comme visage portant la trace de l’infini, l’être lui-même en reçoit-il son sens et peut-il être compris depuis l’autrement qu’être ?
Et si cette analyse du sens relève de ce que Levinas nomme l’intrigue de l’infini, ne permet-elle pas encore d’entendre le mot « Dieu » indépendamment de toute ontologie comme de toute théologie ?
Didier Franck
> LES CODEURS A L’ECOLE ?
"Il faut enseigner la programmation informatique à l’école"
Ils sont les forces vives de l’innovation en France : les " codeurs ", autrement dit, les développeurs informatiques. Et pourtant, ils seraient délaissés ce qui pousserait même certains à partir à l’étranger. Un rapport sur les développeurs vient d’être remis au gouvernement par Tariq Krim.
Tariq Krim est entrepreneur (Netvibes, Jolicloud) et vice-président du Conseil National Numérique. « Je crois aux personnes pas aux structures »
> FOSTER : UN MASTER POUR EDUQUER A L’ERE NUMERIQUE
Vos enfants n’apprendront pas comme vous avez appris. Le numérique est en effet en train de rebattre les cartes de la maternelle à l’université. Mais comment tirer profit de cette mutation ? Comment mieux accompagner les professionnels qui vont inventer cette éducation de demain ? C’est l’objectif d’une nouvelle formation, le master Foster. On en parle avec Sophie Pène.
Pour en savoir plus :
– sur Sophie Pène
– sur le master Foster.
Extrait de la présentation :
"La société numérique est une société de la connaissance. Chacun dans la mesure du possible "apprend à apprendre" par le web. De nombreuses expériences ont montré que des jeunes étaient capables de s’organiser pour apprendre, collectivement, à partir de ressources numériques, et parviennent parfois seuls, parfois avec l’aide de mentors, à des niveaux de compétences très élevés. Qu’il s’agisse de lutte contre les inégalités face au savoir ou de science d’excellence, les conclusions se rapprochent : apprendre, et enseigner sont des compétences en transformation.
Sous l’effet du Web, du traitement automatisé de l’information, des possibilités de partage et de recherche collective offertes par les réseaux sociaux et la participation citoyenne, de l’accélération de la création de connaissances et de la massification des données, mais aussi de la montée en puissance de nouvelles formes de raisonnement (pensée algorithmique) et de la ludification des pratiques (goût du défi, émulation collective, récompenses), éduquer et instruire relèvent de dynamiques nouvelles. L’éducation et la recherche académique classique s’en trouvent déstabilisées tandis qu’un riche écosystème d’entreprises sociales, d’ONG, d’associations montre que des expérimentations alternatives apportent nombre d’idées et de solutions nouvelles."
– sur CIY Education
– sur le Centre de recherches interdisciplinaires
> ETRE EN MOUVEMENT
Les racines du ciel - Frédéric Lenoir - Leili Anvar
"Ces épreuves qui nous font grandir"
avec Nathalie Sarthou-Lajus et Sylvie Germain
co-auteurs de « 5 éloges de l’épreuve » chez albin michel
Nathalie Sarthou-Lajus est actuellement rédactrice en chef adjointe de la revue Études. Philosophe, elle a publié La Culpabilité (Armand Colin, 2002), La Défaite de la volonté (avec Jacques Arènes, Le Seuil, 2005) et Éloge de la dette (PUF, 2012). Elle collabore au Monde des Livres, pour les questions de religion.
Sylvie Germain, depuis presque trente ans elle construit une œuvre singulière imposante et cohérente. Couronnée de nombreux prix littéraires : Prix Femina en 1989 pour Jours de colère, Grand Prix Jean Giono en 1998 pour Tobie des Marais, Prix Goncourt des lycéens en 2005 pour Magnus, Prix Jean Monnet de littérature européenne en 2012 et Grand Prix SGDL de littérature 2012 pour l’ensemble de son œuvre, elle a publié aux éditions Albin Michel trois romans : Magnus (2005), L’inaperçu (2008), Hors champ (2009), un hommage à ses parents : Le monde sans vous (2011) et un retour sur son parcours d’écriture : Rendez-vous nomades (2012). Elle vit et travaille à Angoulême. Elle voyage souvent, invitée pour des conférences aux quatre coins de France et du monde. Elle vient d’être élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique au fauteuil de Dominique Rolin.
> L’ECONOMIE COLLABORATIVE
Place de la toile - Xavier de la Porte - FRANCE CULTURE
Il y a des moments où l’actualité se fait pressante. Une myriade de services, plus ou moins connus, plus ou moins utiles, qui s’imposent dans notre vie : sites de partage de logements, de locaux, de véhicules, plateformes de financement participatif… Une conférence internationale qui se déroule dans deux jours à Paris (du 5 au 7 mai), organisée par un think tank du nom de Ouishare, et entièrement dédiés à l’économie collaborative. Un documentaire programmé sur Canal Plus le 7 mai prochain et qui s’intéresse à toute cette économie reposant sur le partage et dont Internet est la plateforme d’organisation. Tout nous presse à nous intéresser à cette question autour de laquelle on a souvent tourné sans l’affronter. L’économie collaborative, c’est quoi exactement ? Au-delà de la description des formes prises par ce champ, et de ses limites, beaucoup de questions se posent : sur quels substrats politiques et sociaux repose-t-il ? Quelle est la part de la technologie dans ce substrat ? Quels liens avec le reste de l’économie ? L’économie collaborative est-elle non marchande ? Est-elle vouée à s’étendre au point de concurrencer l’autre économie ? Est-elle vraiment nouvelle ? Est-elle vraiment révolutionnaire ?
Benjamin Tincq
Co-fondateur de OuiShare qui est un collectif et un think tank citoyen, né à Paris, qui fédère une communauté international d’acteurs, penseurs et passionnés de l’économie collaborative (présent dans 20 pays). En ce moment-même un espace grand public à la Foire de Paris, le OuiShare Village. @btincq.
Valérie Peugeot
Chercheuse à l’Orange Labs, présidente de l’association Vecam (qui s’intéresse aux questions sociales et politiques en rapport avec les technologies, et en particulier à la question des biens communs) et membre du Conseil National du Numérique. @valeriepeugeot.
Nicolas Colin
Ingénieur, énarque, entrepreneur, membre de la CNIL et co-auteur du désormais célébrissime rapport Colin et Collin sur la fiscalité numérique (PDF). @nicolas_colin.
> L’HOMME ORCHESTRE
SUR ECOUTE - ELIZABETH TCHOUNGUI
Sur écoute gravite autour de Jacques Attali, un Homme Orchestre avec en invité, le pianiste Yaron Herman
Jacques Attali, économiste et écrivain est également Président de la Fondation PlaNet Finance. Mélomane affirmé, aux talents de Chef d’orchestre, auteur notamment de l’essai Bruits, aux PUF. Il vient de publier Notre vie, disent-ils, chez Fayard.
Il sera accompagné de l’artiste Yaron Herman, pianiste de Jazz israélien, qu’il admire. Yaron Herman sort son prochain album le 5 juin 2014 avec Adam Baldych, The New Direction chez Harmonia Mundi. Son dernier album s’intitule Alter Ego, sorti en 2012 chez Act Records.
REF : MAX COOPER - STEVE REICH - PHIL GLASS
> MARCELINE LORIDAN
Un autre jour est possible : Tewfik Hakem
Marceline Loridan : "Le 17ème parallèle" / Série "L’Indochine : 60 ans après"
En écho à notre série, la cinéaste engagée Marceline Loridan-Ivens relate ses souvenirs des tournages qu’elle et son mari Joris Ivens ont consacré au vietnam au mitan des années 60 dans un magnifique film documentaire, "Le 17ème parallèle".
> JEAN-LUC GODARD 1 : "AUTISTE DE HAUT NIVEAU"
En compétition à Cannes avec le film "Adieu au langage", mais absent de la Croisette, le cinéaste a accordé une interview exclusive à Patrick Cohen.
Jean-Luc Godard est un cinéaste franco-suisse, né le 3 décembre 1930 à Paris. Il est tout à la fois réalisateur, scénariste, dialoguiste, acteur, monteur, producteur et écrivain, critique et théoricien du cinéma.
Chef de file de la Nouvelle Vague, cinéaste engagé après 1968, expérimentateur vidéo dans la seconde partie des années 1970, son œuvre évolue à partir des années 1980-1990 vers le collage poétique, faits de références, de citations et d’hommages aux maîtres de l’histoire de la peinture, de la littérature, de la poésie et de la musique.
Par son approche radicale, entière et provocatrice, Jean-Luc Godard est un des cinéastes les plus influents. La liste des cinéastes se réclamant de son influence est longue : Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Bernardo Bertolucci, Arthur Penn, Hal Hartley, Richard Linklater, Gregg Araki, John Woo, Mike Figgis, Robert Altman, Steven Soderbergh, Richard Lester, Jim Jarmusch, Rainer Werner Fassbinder, Brian De Palma, Wim Wenders, Oliver Stone ou Ken Loach...
Lors de la remise de son Oscar en novembre 2010, le scénariste Phil Alden Robinson a déclaré : « Godard a changé la façon d’écrire, de réaliser, de tourner et de monter. Il n’a pas seulement bouleversé les règles. Il les a écrasées en voiture avant de repasser dessus en marche arrière pour être sûr qu’elles soient bien mortes.
Cette filmographie reprend celle établie pour Jean-Luc Godard - Documents, publié en mai 2006 par le Centre Georges Pompidou à l’occasion de l’événement Jean-Luc Godard.
> LA MORT MODERNE ET LA REPARATION DES VIVANTS
Laura Bossi-Régnier, médecin et neurologue de formation, historienne des sciences, Laura Bossi a d’abord conduit des recherches sur l’épilepsie et sur les maladies neurodégénératives
Maylis de Kerangal, ecrivain
> JEAN-LUC GODARD 2 : "AU CONTRAIRE"
Dans un entretien exclusif à la RTS, le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard livre sa relation avec le festival cannois où son film "Adieu au langage" est en compétition.
Jean-Luc Godard exclut d’aller à Cannes pour son film "Adieu au langage", présenté en compétition, même s’il reçoit la Palme d’Or cette année. Le cinéaste franco-suisse s’explique dans un entretien exclusif accordé à Darius Rochebin. Il ne veut pas de prix "pour l’ensemble de sa carrière" et pourrait donner la Palme à son conseiller fiscal s’il la reçoit.
Contrairement à l’annonce de sa venue au Festival de Cannes, le réalisateur Jean-Luc Godard entend rester à Rolle, au bord du Léman. "Rien" ne pourra le convaincre, même si on vient le chercher à sa porte.
"Esprit de contradiction"
"Par esprit de contradiction, j’aimerais mieux qu’il n’y ait aucun prix. Qu’ils ne soient pas obligés de donner un petit prix, en général pour l’ensemble de sa carrière, ou des choses comme ça, que je sens un peu désobligeant aujourd’hui. J’en ai déjà eu 5 ou 6, j’ai même eu un Oscar", déclare le cinéaste à la RTS.
Si la Palme lui est amenée, Jean-Luc Godard affirme même qu’il pourrait la donner à son conseiller fiscal, comme il dit l’avoir déjà fait de son Oscar. "Il m’a dit ’est-ce que je peux l’avoir ?’ Je lui ai dit ’bien sûr.’"
"La Palme du mal"
Jean-Luc Godard aurait eu plaisir à recevoir la Palme dans sa jeunesse. "A une autre époque, il y a 30 ou 40 ans, j’eusse souhaité d’obtenir la Palme", dit-il, "mais cela m’aurait sans doute fait du mal, et je suis heureux d’avoir évité ce mal aujourd’hui".
Dans l’entretien à venir dans l’émission "Pardonnez-moi" sur la RTS, le cinéaste de 83 ans se dit aussi disposé à recourir au suicide assisté en cas de maladie, mais dit garder intact le plaisir de la "dispute" et déclare : "Je me suis beaucoup amusé."
RTSinfo
>LES FRONTIERES REGIS DEBRAY - GABRIEL ROBIN
Régis Debray, philosophe, écrivain, haut fonctionnaire et universitaire. Il est l’auteur d’Eloge des fontières, réédité en 2013 (Collection Folio, Gallimard)
Gabriel Robin, ambassadeur de France, ancien directeur des Affaires politiques au MAE, ancien ambassadeur auprès de l’OTAN
>LE TRAVAIL,SA VALEUR, SON EVALUATION - P.M MENGER
Pierre-Michel Menger, chaire "Sociologie du travail créateur"
http://www.college-de-france.fr/site/pierre-michel-menger/#course
> IRCAM - LE MANIFESTE
L’Ircam, l’Institut de recherche et de coordination acoustique musique, au centre Pompidou, ouvre son festival "Manifeste 2014". Pour en parler Franck Madlener, directeur de l’Ircam.
VOTRE FRANCE INFO par Bernard Thomasson mardi 10 juin 2014
Ecouter en MP3 [cliquer sur l’image]
L’Ircam est le plus grand centre de recherche publique dédiée au son. "Pour qu’un artiste puisse rêver, il faut que l’on puisse lui offrir les nouvelles pratiques d’aujourd’hui," explique Franck Madlener. "La question du son est essentielle."
"Le festival Manifeste 2014 a pour ambition de mettre la musique et la question de l’interprète et de la technologie au centre de notre focus. C’est très électronique. Nous avons pris comme thématique la transgression et nous avons de grandes figures qui signent des projets inouïs."
Transgresser : affirmer simultanément une limite et son effraction, la loi et le désir. Ce geste esthétique, philosophique et politique aiguise le festival et l’académie pluridisciplinaire de l’Ircam. Quelles transgressions aujourd’hui ? Parmi les singularités sauvages de ManiFeste-2014, Pierre Guyotat par Stanislas Nordey, Georges Aperghis croisant Samuel Beckett, la voix de Michel Foucault et la figure du chef-compositeur transgressant la séparation entre interprète et concepteur. Irruption du geste ou intégration harmonique, cette ligne de fracture traverse tout le festival : Xenakis, Czernowin ou Cendo face à Benjamin, Haas et Leroux. Portes ouvertes sur un festival éminemment électrique.
> La question des intermittents : pourquoi ces saltimbanques ne sont pas des profiteurs
> LES REGARDEURS - MAGRITTE
par Jean de Loisy, Sandra Adam-Couralet
Le Stropiat, 1947, huile sur toile, 60 x 50 cm © COLLECTION CHRISTINE ET ISY BRACHOT, BRUXELLES
Aujourd’hui nous regardons une œuvre de René Magritte intitulée Le Stropiat de 1947, peinture qui appartient à ce qu’on appelle la période « vache » de Magritte, qui ne dura que quelques mois, et donna lieu à de nombreuses incompréhensions car les huiles et les gouaches qu’il exécuta alors étaient très loin de l’aspect froid et net des peintures exécutées auparavant.
Soutenu par Louis Scutenaire, son ami écrivain et poète belge, dans cette « remise en jeu » de son propre art, il exacerbe ici son irrespect vis-à-vis des choses établies.
Louis Scutenaire, notre regardeur donc, qui expérimente lui-même dans l’écriture ce massacre, ce désordre libérateur, et qui est bientôt le seul à soutenir Magritte dans ce qu’on a pris à l’époque pour une incartade.
Pour en parler, nous recevons l’artiste François Curlet
et Bernard Marcadé.
Signalons en ce moment et jusqu’au 1er juin 2014, l’exposition "Magritte : The Mystery of the Ordinary, 1926–1938", à la Menil Collection, Houston, USA.
Sur René Magritte
http://fr.wikipedia.org/wiki/René_Magritte
> LES REGARDEURS - HENRI CARTIER BRESSON
par Jean de Loisy, Sandra Adam-Couralet
L’INSTANT DECISIF
Rue d’Alesia, Paris, 1961 HENRI CARTIER-BRESSON © HENRI CARTIER-BRESSON/MAGNUM PHOTOS, COURTESY FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON
Nous regarderons plus particulièrement une photographie, présente au cœur de l’exposition, réalisée par Henri Cartier-Bresson en 1961, où l’on voit Alberto Giacometti, près de son atelier, rue d’Alésia, à Paris.
" L’appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois. Pour " signifier " le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur. Cette attitude exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie. C’est par une économie de moyens et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression.
Photographier : c’est retenir son souffle quand toutes nos facultés convergent pour capter la réalité fuyante ; c’est alors que la saisie d’une image est une grande joie physique et intellectuelle.
Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. C’est une façon de vivre."
Henri Cartier-Bresson
Pour en parler, je reçois dans notre émission le photographe Patrick Faigenbaum qui a justement
remporté le 10 juin dernier le prestigieux Prix Henri Cartier-Bresson. Il sera aujourd’hui notre regardeur contemporain.
Nous recevons également Agnès Sire, directrice de la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris depuis 2004.
Durant l’émission, nous entendrons aussi les propos de Clément Chéroux, commissaire de l’exposition Cartier-Bresson au Centre Pompidou, propos recueillis par Sandra Adam.
Musique :
Cubist Blues - 1996 album réalisé par Allan Vega / Alex Chilton et Ben Vaugh.
Lecture des textes :
Lara Brühl
> DES TENEBRES A LA JOIE - MAGDA HOLLANDER LAFON
par Frédéric Lenoir et Lelli Anvar
Ce livre n’est pas un témoignage sur la Shoah, mais une méditation sur la vie. À seize ans, Magda Hollander-Lafon a été plongée dans un monde de ténèbres : juive hongroise, elle a été déportée à Auschwitz-Birkenau en 1944 avec sa famille, qui y a péri. Arrachées à cette expérience de la mort, ces pages sont nées d’une longue traversée tissée de renaissances. La première fut le don de quatre petits bouts de pain offerts à l’adolescente par une mourante dans le camp.
L’homme est capable du pire, mais c’est au meilleur qu’appelle Magda Hollander-Lafon, c’est-à-dire à la joie. Une joie spirituelle ravie à la désespérance, volée à l’enfer qui a failli l’engloutir, nourrie par une vie de foi et de rencontres d’âme à âme. Une joie dont elle partage ici toute la fécondité et qui resplendit en un vibrant appel à devenir créateur de sa vie.
> YVES BONNEFOY - LA PHOTOGRAPHIE
Yves Bonnefoy : Poésie et photographie (Galilée) / Revue Conférence N°38
par Jacques Munier
"C’est là que se conjuguent dans leurs effets poésie et photographie. Leur langage commun, selon Yves Bonnefoy qui invente ici une nouvelle figure de rhétorique, c’est celui de l’insinuation. L’insinuation – dit-il – « est ce rien par quoi risquent de s’effondrer les croyances, les certitudes ». Des idées, des intuitions, des pressentiments qui sapent, comme dirait Nietzsche, l’édifice de nos grands systèmes de représentation... Dans « l’éternel bal masqué de ce que je nomme image » ajoute Bonnefoy, « on est ici au début de cette levée des interdits visuels qui va caractériser le XXe siècle. Un désastre qui va faire corps, littéralement, avec la photographie de reportage, débordante de scènes que même l’art assyrien ou aztèque aurait censurées " Jacques Munier
Revue Conférence N°38
http://www.revue-conference.com/sommaire-de-la-revue-conference/
Une revue littéraire, où Yves Bonnefoy avait fait paraître sa traduction de « Dix-neuf sonnets de Pétrarque », mais qui publie aussi des essais, comme dans cette livraison les « Notes sur Venise » avec la présentation de Christophe Carraud, qui est le directeur de la publication. On y trouvera donc des écrivains vénitiens : Franco Mancuso, Hélène Ferruzzi, Maria Luisa Semi, Marina Zanaggo. Et à propos de lumière à Venise, voici ce que dit le poète Diego Valeri, l’auteur d’un Guide sentimental de Venise : « Venise n’est jamais arrêtée : car l’air et l’eau, unis en une seule lumière et en mille autres, ne cessent jamais de la créer et de la recréer »
> MICHEL ONFRAY
Michel Onfray : "Il faudrait des comités d’éthique pour rappeler qu’on ne peut pas tout dire"
Patrick Cohen reçoit le philosophe Michel Onfray pour s’entretenir sur la crise morale et politique que traverse la France.
> CLIQUER SUR LE LOGO POUR ECOUTER
Michel Onfray est né le 1er janvier 1959 à Argentan (Orne). Fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage, il est placé dans un orphelinat à dix-ans chez des prêtres salésiens. Marqué par la « fracture métaphysique de Mai 1968 », par ses lectures du philosophe François Châtelet ou du penseur libertaire Daniel Guérin, Michel Onfray entreprend des études de lettres puis découvre la philosophie antique (Epicure, Cyniques, Lucrèce), par l’intermédiaire de maîtres tels que Lucien Jerphagnon et Pierre Hadot. Après l’obtention d’un doctorat, il enseigne dans un lycée technique de Caen de 1983 à 2002 puis démissionne de l’Education Nationale en 2002 avec une certaine « jubilation », ne supportant plus « la police qui l’accompagne, faite de petits chefs et de frustrés qui n’aiment ni les élèves ni la transmission du savoir ». (Nouvel Observateur, sept 2002). Il fonde en 2002, l’Université populaire de Caen, pour « descendre la philosophie dans la rue mais sans la mettre sur le trottoir ».
Il consacre son premier livre au philosophe français Georges Palante (Georges Palante, essai sur un nietzschéen de gauche, Ed.Folles Avoines 1989), ouvrage considéré par M.Onfray comme le « point d’ancrage de son individualisme ». Son second essai, Le Ventre des philosophes (1989), envoyé par la poste aux éditions Grasset et consacré aux rapports entre philosophie et gastronomie, est le premier d’une série célébrant la philosophie hédoniste (du grec hédonè « plaisir ») résumée selon Michel Onfray, dans cette maxime de Chamfort : « Jouis et fais jouir sans faire de mal ni à toi ni à personne, voilà toute morale ». Partisan d’une philosophie matérialiste athée et d’une sagesse pratique qui accorde le « primat du corps sur l’esprit », Michel Onfray réactive une tradition philosophique qui va des Cyniques à Nietzsche, « Sois le maître et le sculpteur de toi-même ».
Il consacre plusieurs ouvrages sur les « potentialités hédonistes » sur des terrains aussi divers que la célébration des sens (L’art de jouir 1991, La Raison Gourmande 1995, L’invention du plaisir 2002), la morale (La sculpture de soi 1993, Cynismes 1990), la politique (Politique du rebelle, 1997), l’érotique (Théorie du corps amoureux 2000), la bioéthique (Fééries anatomiques, Généalogie du corps faustien, 2003), ainsi qu’un Journal hédoniste en quatre tomes (1996-2007). Adversaire des monothéismes, responsables selon Michel Onfray, du « refus du corps » et du « mépris de la chair », Michel Onfray publie en 2005 son Traité d’athéologie (Grasset, vendu à 280 000 ex), un livre polémique dans lequel il prône un « athéisme postchrétien ».
En 2010 Michel Onfray affole le monde de la psychanalyse en publiant Le crépuscule d’une idole (Grasset, 100 000 ex), une attaque contre Sigmund Freud qualifié de « chamane » et de « guérisseur »…
Philosophe médiatique, auteur d’une œuvre importante traduite dans une trentaine de langues, Michel Onfray a créé en 2006 à Argentan, l’Université populaire du goût, afin que « des gens de toutes conditions apprennent à retrouver le goût des choses… »
> LE MONTAGE ANATOMIE DU FILM
Le secret de la salle de montage Jacques Munier
"le raccord juste"
> JEAN-PIERRE RICHARD
Jean-Pierre Richard, né à Marseille le 15 juillet 1922, est un écrivain et critique français.Il est entré à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1941, a été agrégé de lettres en 1945, et est devenu docteur ès lettres en 1962. Il a enseigné la littérature dans des universités étrangères en Écosse (1946-1948), à Londres (1949-1958), et à l’Institut Français de Madrid dans les années 19601. Il a été élu à l’université de Paris IV en 1978.
Depuis la parution de Littérature et Sensation (1954) il n’a cessé d’explorer le lien qui unit, chez des écrivains du 19e et du 20e siècle, l’écriture et l’expérience intime du monde. Ainsi, à propos de Stendhal, Flaubert, Fromentin et les Goncourt, auxquels est consacré ce premier essai, il met au jour l’importance de l’univers matériel et des sensations qu’il définit. Dans Poésie et Profondeur, il précise l’enjeu de son étude : retrouver le « moment premier de la création littéraire » ; saisir l’instant où d’un même projet se construisent l’homme, l’écrivain et l’œuvre.
> ANTOINE VITEZ
Antoine Vitez, 20 ans après. Encore inconnu, cette emission radiophonique produite par Lucien Attoun, lui est consacrée. Robert Abirached critique de théâtre, essayiste, converse avec Antoine Vitez à propos d’Electre de Sophocle, mise en scène sur la scène nationale de Caen en 1966.
Antoine Vitez parle de son travail, un montage perpétuel de thèmes comme l’histoire et sa représentation, le christianisme, les utopies politiques tissées avec des choses individuelles, de ses souvenirs qui font le prix d’une vie. Témoignages de ses acteurs sur le plaisir, la détente, le rire, qui étaient le propre d’Antoine Vitez dans la relation pédagogique.
Antoine Vitez, né à Paris le 20 décembre 1930 et mort à Paris le 30 avril 1990 (à 59 ans), est un acteur, un metteur en scène, un poète aussi et un personnage central et influent du théâtre français du xxe siècle, dont on reconnait l’importance notamment de son enseignement du théâtre. Le pédagogique est nécessaire à Antoine Vitez afin de mieux réfléchir, puisqu’il est également un grand penseur du théâtre. Il a également traduit Tchekhov, Vladimir Maïakovski, Mikhaïl Cholokhov.
Il sera administrateur général de la Comédie-Française jusqu’à sa mort.
sur http://www.centreantoinevitez.be/chateau.html
Né à Paris en 1930, mort en 1990, Antoine Vitez fut un metteur en scène et un traducteur français. Il se distingue dans un premier temps par un travail théâtral inspiré par les données de l’écriture contemporaine ; la rupture, le montage et l’association d’idées. Il se trouve à l’origine de la réhabilitation des classiques comme œuvres éloignées, archaïques, mythologiques. Il travaille sur la gamme de tous les types de spectacle, du théâtre de marionnettes à l’Opéra. Son activité pédagogique a marqué plusieurs générations d’acteurs.
Il se forme auprès de Louis Aragon, dont il sera le secrétaire (1960-1962) et suit les cours de théâtre de Tania Balachova. Outre ses débuts de traducteur du russe et du grec, Vitez collabore à la revue Bref, publiée par Jean Vilar au TNP et, ensuite, à la revue Théâtre Populaire. Il fait aussi des lectures à la radio et des doublages au cinéma. Il fait tardivement ses débuts de metteur en scène, à trente-six ans, avec Electre (1966) de Sophocle à la maison de la culture de Caen.
Par le traitement du texte comme matériau à modeler librement, le spectacle connaît un fort retentissement. Vitez reprendra encore deux fois Electre, en 1971, avec des « parenthèses » de Yannis Ritsos et, en 1986, chaque fois avec la même comédienne, Evelyne Istria, dans le rôle-titre.
Formé à l’école du théâtre russe – son autre pôle d’intérêt à côté du théâtre grec –, Antoine Vitez est d’emblée sensible au répertoire russe et monte des œuvres peu ou rarement jouées : Les Bains (1967) de Maïakovski, Le Dragon (1968) d’Eugène Schwartz ou La Mouette (1970) de Tchekov.
Après cette première période, ses choix vont se porter, un certain temps, sur le répertoire français, surtout Racine, ainsi que pour le répertoire allemand dont Le Percepteur de Lenz en 1970, Faust de Goethe en 1972 ou encore Mère Courage de Brecht en 1973.
Dans les lieux non théâtraux assez souvent ou dans les salles disponibles avec des éléments sans aucune fonction descriptive, Antoine Vitez déploie une esthétique de l’association d’idées et de la liberté ludique. Il met en scène une pensée sur la pièce plus que la réalité immédiate de la pièce. Son goût va alors vers l’éclatement et la disparate.
Pédagogue né, Vitez commence à donner des cours dans l’école de mime et de théâtre de Jacques Lecoq (1966-1970) pour continuer ensuite au Conservatoire National d’Art Dramatique (1968-1981). Il y développe un véritable système pédagogique.
« De l’acteur » et « Du metteur en scène », Antoine Vitez
28 février 2012 par La Parafe 1 commentaire
De l’acteur
« L’acteur est un poète qui écrit sur le sable. Les deux termes sont exacts. On ne saurait dénier à l’acteur la qualité de poète, ou de romancier – cela pour dire une qualité d’artiste comparable à celle d’un écrivain. Comme un écrivain, il puise en lui-même, dans sa mémoire, la matière de son art, il compose un récit selon le personnage fictif proposé par le texte. Maître d’un jeu de leurres, il ajoute et retranche, offre et retire ; il sculpte dans l’air son corps mouvant et sa voix changeante.
Mais aussi c’est sur le sable. L’édifice ne dure pas longtemps, le vent et les vagues le recouvrent bientôt : il ne demeure que dans la mémoire de ceux qui l’ont vu. A cause de cela même, il devient comme un événement de l’Histoire ; nous nous souvenons des pièces de théâtre comme de ce qui nous est arrivé dans la vraie vie.
C’est comme la guerre et comme la politique. Les événements eux-mêmes disparaissent ; on n’en garde au mieux que des traces, des photos, des bandes magnétiques, des récits, et les témoignages du temps dans les journaux ; l’œuvre elle-même s’efface – la conservation audiovisuelle ne le ressuscitera pas plus – ; on peut écrire sur nos poèmes d’autres poèmes, dans d’autres langues, mais nos poèmes eux-mêmes, de geste et de voix, auront passé comme les victoires, les coups d’Etat, les massacres ou les révolutions.
Ce qui reste, c’est la mémoire de l’événement, et de son effet sur la vie des gens. Naturellement, cette mémoire est changeante, contestable, diverse, d’un témoignage à l’autre, et plus encore quand il s’agit de la mémoire reconstituée, celle que l’on a des événements qu’on n’a pas connus soi-même (ainsi je me souviens de la Commune de Paris, comme je me souviens du jeu de Rachel), et qui nous est autant nécessaire que la mémoire directe, car il faut bien se faire une famille, des ancêtres… Surtout quand on n’en a pas.
Il y a aussi une autre ressemblance entre l’art du théâtre et la guerre, ou la politique : c’est qu’il faut gagner tout de suite. Ainsi les acteurs sont-ils toujours à évaluer l’opportunité de leur action ; elle n’a lieu qu’une fois.
Le trait commun le plus fort est encore la Mort. Tout le rituel du théâtre est comparable à celui d’une armée en campagne. Tu dois prendre la citadelle, même si tu sais que tu n’as pas tous les moyens pour le faire, car ce moment-ci est le seul qui te soit donné. Le temps est compté. Malade, il faut jouer. Sans voix, sans jambes. Obsédé par la superstition du châtiment implacable qui s’abat sur les traîtres, les lâches, les retardataires. Manquer son entrée, c’est mourir.
Certes, je parle par métaphores. Mais je ne fais ainsi que décrire les rêves de tous les acteurs, leurs cauchemars familiers : tu dois jouer, tu n’as pas appris le texte, tu es nu devant l’assistance…
Sent-on bien comme ces métaphores touchent à la réalité ? Le théâtre, métaphore de la guerre et de la politique : guerre dans les familles, politique de salon, ou guerre tout court, Shakespeare ou Marivaux, et la mort à la fin, mort figurée des héros de Molière, défaite d’Arnolphe et d’Orgon, disparition d’Alceste, fausse mort de Scapin, ou mort de Richard II, Hamlet, Oreste, véritable, celle-là, ou pour mieux dire – si l’on prend le point de vue de l’acteur – feinte vraie.
Ce poète, l’acteur, qui écrit sur le sable, jouit de la fuite du temps. De cela seul il jouit : non pas du temps mais de sa fuite.
Il ne peut se recueillir. Dans son temps livre, ou bien il se perd, il erre ; ou bien exerce sa voix, ses muscles ou sa mémoire, pour un rôle à venir. s’il se recueillait trop longtemps, il ne pourrait plus être acteur, le sable lui manquerait. »
[...]
Du metteur en scène
« La mise en scène est l’art de l’interprétation, comme on le dit pour le devin, le médium, l’augure ou l’aruspice. Le metteur en scène interprète les signes laissés sur le papier par les gens des siècles passés (cela s’appelle le texte) ; et aussi, ou surtout, il interprète les mouvements et les accents des acteurs qui sont devant lui sur scène ; il découvre ce qu’ils cachent entre eux, ce qu’ils ont envie de dire. Il leur renvoie leur image, et non point pour ce qu’ils ont cru faire, mais pour ce qu’ils ont fait en vérité.
C’est ainsi qu’il les surprend, les déconcerte, les irrite ou les dirige. Comme si un acteur, parmi eux, un membre du chœur, s’éloignait, sautait dans la salle, observait ses camarades, remontait sur la scène leur dire ce qu’il a vu et compris.
Cette comparaison n’est pas de fausse modestie : le metteur en scène joue la pièce, présent ou absent, mais il ne doit jamais oublier qu’il travaille à sa propre dépossession. Plus, même : tout son travail est de se déposséder.
Le metteur en scène meurt dans l’acteur, enseigne Stanislavski. Et c’est pourquoi certaines ne veulent, en quelque sorte, pas survivre à la pièce une fois jouée ; ils partent dès le soir de la première, incapables de supporter la répétition de gestes qu’ils ne pourront plus changer. Tandis que d’autres, pour la même raison, prolongent l’amère jouissance de la dépossession, interviennent encore jusqu’à la dernière, comme des parents d’enfants trop grands.
> CEDRIC VILLANI ET ALLAIN LEPREST
Un autre jour est possible par Tewfik Hakem.
Avec Cédric Villani, mathématicien, professeur de l’Université de Lyon et directeur de l’Institut Henri Poincaré. Cinq épisodes et en compagnie du mathématicien Cédric Villani, pour explorer toutes les facettes artistiques des mathématiques.
Il a reçu la médaille Fields en 2010.
Spécialiste de l’analyse, il a travaillé sur des problèmes issus de la physique statistique (équation de Boltzmann, amortissement Landau), de l’optimisation (problème du transport optimal de Monge) et de la géométrie riemannienne (théorie synthétique de la courbure de Ricci).
La musique est un élément important dans sa recherche et il y trouve quelques « passerelles ». Il aime beaucoup le compositeur György Ligeti mais aussi des auteurs contemporains comme Allain Leprest.
"Allain Leprest est un auteur que j’écoute très souvent en faisant de la mathématique,je l’ai écouté tant et tant de fois, comme « Saint Max » ou « Le temps de finir la bouteille ». Derrière ces chansons,il y a quelque chose d’extrêmement évocateur sur la fonction du rêve, sur le très grand... refaire le monde avec les collègues chercheurs, transformer le monde, changer la vie... pour tous ceux qui rêvent et qui font de grands projets, Allain Leprest est un auteur extraordinaire..."
> PIERRE SOULAGES OU LA LUMIERE AGISSANTE
« le noir que présuppose la lumière... le noir non hypothétique... la lumière n’est que l’avénement du noir à lui-même »
Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron, est un peintre et graveur français associé depuis la fin des années 1940 à l’art abstrait. Il est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur « noir », qu’il appelle noir-lumière ou outrenoir. Ayant réalisé plus de 1 500 tableaux qu’il intitule tous du mot « Peinture » suivi de leur formatn 1, il est un des principaux représentants de la peinture informelle.
> PIERRE SOULAGES OU LA LUMIERE AGISSANTE
« le noir que présuppose la lumière... le noir non hypothétique... la lumière n’est que l’avénement du noir à lui-même »
Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez dans l’Aveyron, est un peintre et graveur français associé depuis la fin des années 1940 à l’art abstrait. Il est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur « noir », qu’il appelle noir-lumière ou outrenoir. Ayant réalisé plus de 1 500 tableaux qu’il intitule tous du mot « Peinture » suivi de leur formatn 1, il est un des principaux représentants de la peinture informelle.
>OLIVIER LE NAIRE : »IL FAUT REPENSER LE MONDE DIFFEREMMENT"
Olivier De Lagarde - UN MONDE D’IDEES - France Info
Olivier Le Naire donne la parole à dix grands et leur demande de proposer des remèdes pour guérir notre société malade. Refonder la vie publique, réussir la transition écologique.
Olivier Le Naire est journaliste, auteur de Nos Voies d’Espérance, aux éditions Actes Sud les Liens qui libèrent. Nicolas Hulot, Cynthia Fleury, Anne-Sophie Novel, Frédéric Lenoir, Dominique Méda, Pierre Rabhi, Pierre-Henri Gouyon, Abd al Malik, Erik Orsenna, Françoise Héritier.
Ensemble, ils veulent montrer qu’on ne peut plus faire l’économie d’un changement radical, et que d’autres modèles, plus efficaces, plus justes, plus vertueux sont possibles. Souvent, ces modèles existent, ils marchent déjà.
Leur application relève d’abord de la volonté et non de l’utopie, comme le prouvent chaque jour dans le monde des millions de citoyens à travers leurs actions concrètes. Et comme l’ont montré avant eux des visionnaires comme Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela.
> MODERNITE ET MODERATION
Rémi Brague
, professeur émérite de philosophie à Paris I et à l’université de Munich
Olivier Rey
, chercheur au CNRS, enseignant à l’École polytechnique et à l’université Panthéon-Sorbonne, philosophe
Rémi Brague, professeur émérite de philosophie à Paris I et à l’université de Munich
Il faut être « modérément moderne », et non « résolument », comme le préconisait Rimbaud dans un slogan aussi galvaudé que creux. Et prendre ses distances d’avec cette maladie, la « modernité ». De ces fameux « Temps Modernes », que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masque ? Complaisante modernité, qui se clame en « rupture » avec tout ! Et d’abord avec le passé pour lequel elle a inventé le nom de « Moyen Âge ». Alors que la modernité en vit comme un parasite, dans une dialectique autodestructrice. Car au fond, qu’a-t-elle inventé ? Ni la révolution technique, ni l’urbanisation, ni la société civile, ni même la personne comme sujet de libertés... Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. Avec le recul et la capacité d’analyse que lui permet sa formidable culture. Rémi Brague nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d’Histoire, de Sécularisation, de Progrès... Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu’on avait oubliées, des rapprochements qui font avancer. Peut -on guérir de la « modernite » ? C’est l’ambition de cet essai revigorant, qui n’interdit pas d’être résolument optimiste...
Olivier Rey, chercheur au CNRS, enseignant à l’École polytechnique et à l’université Panthéon-Sorbonne, philosophe
Pourquoi les araignées géantes des films d’horreur ou les Lilliputiens que découvre Gulliver au cours de ses voyages ne se rencontrent jamais « en vrai » ? Parce que dans la réalité, la taille n’est pas un paramètre que l’on pourrait fixer à volonté : chaque être vivant n’est viable qu’à l’échelle qui est la sienne. En deçà ou au-delà, il meurt, à moins qu’il ne parvienne à se métamorphoser. Il en va de même pour les sociétés et les cultures. La plupart des crises contemporaines (politiques, économiques, écologiques, culturelles) tiennent au dédain affiché par la modernité pour les questions de taille. Nous mesurons tout aujourd’hui, des volumes de transactions à la bourse aux taux de cholestérol, de la densité de l’air en particules fines au moral des ménages. Mais plus nos sociétés se livrent à cette frénésie de mesures, moins elles se révèlent aptes à respecter la mesure, au sens de juste mesure. Comme si les mesures n’étaient pas là pour nous aider à garder la mesure mais, au contraire, pour propager la folie des grandeurs.
> APRES CHARLIE, QUE PEUVENT LES PHILOSOPHES ?
Par Adèle Van Reeth
Tables rondes enregistrées au grand amphi de la Sorbonne en partenariat avec l’Université Paris -Sorbonne , L’Obs et Philosophie Magazine
Invité(s) :
Fabienne Brugère, philosophe, professeur à l’Université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis
Patrice Maniglier, philosophe et maître de conférences en Philosophie et Arts du Spectacle à l’Université Paris Ouest- Nanterre La défense
Jean-Michel Besnier, philosophe et professeur de philosophie à l’université Paris -Sorbonne
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4990689#
ROSETTA, PHILAE, MARS EXPRESS ET LES AUTRES
La conversation scientifique
Etienne Klein reçoit l’astrophysicien Jean-Pierre Bibring pour analyser les premiers enseignements de la mission Rosetta, ce que les données collectées nous disent -ou pas- de l’origine de la vie ou de l’eau de nos océans terrestres.
> pour écouter
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4994001#
Invité :
Jean-Pierre Bibring, professeur de physique à l’Université Paris-Sud, Centre scientifique d’Orsay et astrophysicien à l’Institut d’Astrophysique Spatiale (Orsay)
Du temps a passé depuis le 12 novembre 2014, mais nous restons tous sous le charme des exploits de Rosetta, cette sonde qui est parvenue à se propulser très loin de la Terre, à plus de 800 millions de kilomètres de chez nous, cette sonde rusée qui a effleuré certaines planètes pour profiter de leur attraction gravitationnelle et modifier sa vitesse, cette sonde patiente qui s’est glissée gentiment, pendant plus de dix ans, dans les trames déformées de l’espace-temps.
Nous restons également sous le charme des exploits de son atterrisseur Philae, qui s’est posé sur la comète Tchouri après quelques rebondissements, un au sens propre du terme (Philae a rebondi sur le sol de la comète) et plusieurs autres au sens figuré (il y a eu des surprises et du suspense).
Dès le 18 novembre 2014, le Wall Street Journal annonçait que Philae avait détecté des molécules organiques à la surface de la comète, c’est-à-dire des molécules contenant des atomes de carbone liés à des atomes d’hydrogène. Le responsable de l’un des instruments scientifiques de Philae, appelé COSAC, a même précisé que des molécules contenant trois atomes de carbone avait été identifiée, sans vouloir en dire plus, car en la matière, il faut être prudent. L’intérêt et la portée d’une telle information dépendent en effet crucialement des autres atomes qui sont associés à cette molécule : il y a trois atomes de carbone aussi bien dans le gaz propane, qui est peu complexe, que dans l’alanine, qui est l’une des briques des protéines sur Terre.
Depuis, les feux médiatiques se sont orientés dans d’autres directions, pas toutes aussi enthousiasmantes, mais il est temps de revenir à Philae car ce bel engin a déjà livré beaucoup de données scientifiques.
Qu’est-ce que ces données nous disent – ou ne nous disent pas - à propos de l’origine de la vie, ou à propos de l’origine de l’eau de nos océans terrestres ?
Ressources
GIORDANO BRUNO
http://fr.wikipedia.org/wiki/Giordano_Bruno
LES RELIGIONS : AVEC OU SANS IMAGES
Concordances des temps : Jean-Noel Janneney
Offrir sur l’actualité l’éclairage des précédents historiques, débusquer dans le passé des similitudes avec nos conjonctures contemporaines, rappeler des épisodes et des mutations qui trouvent, par les temps qui courent, des résonances inattendues, replacer dans la longue durée les événements, les émotions et les débats du présent, avec l’ambition d’aider ainsi à mieux les interpréter, c’est pour cela que Jean-Noël Jeanneney invite à son micro les spécialistes qui ont le goût de ces rapprochements et le talent de les faire servir à la réflexion civique.
Destruction des images religieuses à Zurich en 1524
Je vous propose, ce matin, la deuxième émission destinée à mettre en perspective les événements dramatiques qui ont secoué notre France au mois de janvier dernier. Il va s’agir aujourd’hui de considérer la complexité des relations que les grandes religions monothéistes ont entretenues, au long des siècles, avec les images, quant à l’expression de la foi et au service du culte. On n’a guère cessé, dans cette longue durée, de débattre du statut des représentations de la divinité, des saints et des prophètes. Et d’en débattre avec, très souvent, une violence morale et physique dont on ne mesure pas toujours de nos jours l’intensité, parmi, à diverses reprises, le flot de sang versé. On aurait bien tort de croire que le développement formidable des moyens contemporains de communication électronique, reproduisant les images à l’infini, images honorées ou détestées, que cet essor aurait suscité tout autour de la planète des comportements de révolte ou d’adhésion dont les débordements seraient inédits. Promptitude neuve de la circulation des représentations iconiques, certes : mais à coups sûr intensité très ancienne des passions que celles-ci provoquent. Et pour en parler je n’imagine guère d’invité plus qualifié que Patrick Boucheron. Non seulement c’est une des plus belles plumes de sa génération d’historiens, talent rare qui donne à ses écrits un éclat hors de pair, mais il n’a pas cessé de réfléchir, au premier chef à partir de la peinture de la Renaissance, mais aussi bien plus largement au rapport très complexe de la peinture et du dessin avec les pouvoirs politiques et spirituels d’une époque. Jean-Noël Jeanneney
http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-0
PROGRAMMATION SONORE :
– Lecture d’un extrait de l’Exode dans la Bible, par Frédéric PREVOST sur France culture, le 9 janvier 1999.
– Reportage de Jérôme BONNY sur la destruction des Bouddha de Bamiyân, diffusé sur France 2 le 28 novembre 1999.
– Interview de l’archevêque orthodoxe Pierre (Paul L’HUILLER), diffusée dans l’émission « Analyse spectrale de l’Occident », le 13 décembre 1958.
– Lecture d’un extrait des décrets du Concile de Trente, par Michel DERVILLE, dans « Les chemins de la connaissance » de Jacques MUNIER, sur France culture, le 16 décembre 2003.
– Reportage de Philippe ROCHOT sur le déboulonnage d’une statue de Lénine à Berlin, diffusé sur Antenne 2, le 5 novembre 1991.
BIBLIOGRAPHIE :
– Patrick BOUCHERON, Conjurer la peur : Sienne, 1338 : essai sur la force politique des images, Seuil, 2013.
– Patrick BOUCHERON, L’entretemps. Conversations sur l’histoire, Verdier, 2012.
– Patrick BOUCHERON (dir.), Histoire du monde au XVe siècle, Fayard, 2009 (rééd. en poche en 2012 chez Hachette Pluriel).
– Emmanuel FUREIX (dir.), Iconoclasme et Révolution, de 1789 à nos jours, Champ Vallon, 2014.
– Thomas RÖMER, L’invention de Dieu, Seuil, 2014.
– Marie-France AUZÉPY, L’histoire des iconoclastes, ACHCByz, 2007.
– André GRABAR, L’iconoclasme byzantin, Flammarion, 2011 (1ère éd. 1984).
– Marie-France AUZÉPY et Joël CORNETTE (dirs.), Des images dans l’histoire, Presses universitaires de Vincennes, 2008.
– Alain BESANÇON, L’image interdite. Une histoire intellectuelle de l’iconoclasme, Gallimard, 2000.
Invité(s) :
Patrick Boucheron, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université de Paris 1
Thème(s) : Histoire| 19e siècle| 20e siècle| Ancien Régime | Antiquité| Moyen-Age| Révolution| iconoclasme| image| réforme| Concile de Trente| iconodoules| religion
MONA OZOUF : la république
11 Mars 2015
Quand les parents et la société ne soutiennent plus l’autorité des maîtres et que les savoirs sont sur internet, invoquer un retour à l’école de Jules Ferry " est, pour Mona Ozouf, une "chimère anachronique".
http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-l-invite-des-matins-2015-03-11
JEAN CLAUDE GALLOTTA : harmoniser le réel
FRANCE MUSIQUE - LA MATINALE - VINCENT JOSSE
Jean-Claude Gallotta et Michel Tabachnik, pour "Le Sacre et ses révolutions" à la Philharmonie de Paris
le mardi 10 mars 2015
A l’occasion du spectacle "Le Sacre et ses révolutions" présenté à la Philharmonie de Paris les 14 et 15 mars, le chef d’orchestre Michel Tabachnik et le chorégraphe Jean-Claude Gallotta sont les invités de Vincent Josse.
Présentation de la Philharmonie de Paris :
"Grands spécialistes de la musique du XXe siècle, Michel Tabachnik et le Brussels Philharmonic interprètent Le Sacre du printemps d’Igor Stravinski dans une chorégraphie de Jean-Claude Gallotta. Des pièces de Xenakis et de Webern complètent ce programme.
Cette nouvelle production du Sacre du printemps réunit le chorégraphe Jean-Claude Gallotta et le chef d’orchestre Michel Tabachnik. Le premier s’était déjà frotté à cet ouvrage à Grenoble en 2011, et en avait livré une version électrique, aux inspirations rock. On retrouve à la Philharmonie le Groupe Émile Dubois, la compagnie grenobloise de Gallotta. Quant au chef suisse, à la tête du Brussels Philharmonic, il met un point d’honneur à défendre le répertoire du XXe siècle.
Au cours de la soirée, il dirige également Jonchaies de Xenakis et les Six pièces opus 6 de Webern."
http://www.gallotta-danse.com/
THEODORE ZELDIN : sans mémoire, il n’y a pas d’idées d’avenir
UN MONDE D’IDÉES par Olivier De Lagarde - FRANCE INFO
L’invité d’Un monde d’idées : Theodore Zeldin. Philosophe, historien, sociologue, il est le Britannique qui connaît le mieux, non pas la France, mais sans doute l’esprit français. Il a écrit "Les plaisirs cachés de la vie", publié en France avant de sortir au Royaume-Uni.
Changer la perception de l’histoire
Connaître l’histoire permet d’éviter les erreurs. Theodore Zeldin s’intéresse à l’histoire pour montrer qu’on peut l’étudier différemment et qu’elle permet de s’interroger sur l’actualité. Nos idées vivent dans le présent mais viennent du passé. Il ne faut pas oublier que les idées sur l’avenir se forment dans une zone du cerveau consacrée également à la mémoire.
A TON AGE
par Caroline Gillet - FRANCE INTER Samedi 11 Avril 2015
« J’ai perdu mon mari, comme mari ... il faut choisir son mari ou sa femme pour le jour où on a le cancer ... ce qui a été le plus difficile a été de s’endurcir ... ne plus s’aimer soi-même avec l’autre ... on s’oublie, on oublie de tricoter le quotidien du matin et du soir ensemble ... j’ai voulu respecter la grande indépendance de mon mari, mais je me suis complètement trompée ... on s’est oubliés, je pense qu’il avait pensé qu’e je l’avais oublié et moi aussi j’ai souffert d’avoir été oubliée ... j’ai cette image comme une matière, une terre qui aurait séchée avant d’être modelée ... le temps passe , 25 ans ont passé et c’est informe ..."
http://www.franceinter.fr/emission-a-ton-age-50-ans
HOUELLEBECQ - PIKETTY
par Patricia Martin - FRANCE INTER
http://www.franceinter.fr/emission-linvite-litteraire-oncle-bernard-houellebecq-piketty
ROBERT DESNOS - JACQUES FRAENKEL
La nuit rêvée - Christine Goémé
Nuit spéciale avec Jacqques Fraenkel et Marie Claire Dumas
ENTRETIENS 1 - 2 - 3
Entre le 8 mai 45 jour de l’armistice et le 8 juin 45 jour de la mort du poète Robert Desnos un mois seulement s’écoula....
C’était il y a 70 ans.
Bien entendu, nous rappellerons cette mort héroïque et son antinazisme joyeux (il aimait tout ce que les nazis haïssaient : le jazz, l’art dégénéré... il était, comme le disait Céline, "philoyoutre").
Nous évoquerons la manière dont Desnos a gagné sa liberté : quel rapport en effet entre un père qui voulait épouser "une personne pouvant avoir les qualités d’une honnête femme et d’une commerçante sérieuse" et un fils qui "sans pâlir, a fait mourir, sur son pal, bien des désirs" et "honnira le parti des honnêtes gens " ?
Mais nous nous intéresserons d’abord à cette œuvre somptueuse, foisonnante, profondément diversifiée : des tous premiers écrits de Desnos en passant par ses Rrose Selavy, le surréalisme, le cinéma ( l’Etoile de mer qui fut son premier film avec Man Ray), les Nuits blanches ou encore le vin est tiré.....
Nous nous intéresserons à l’homme qui avait une attirance pour les fêtes populaires, pour les femmes, pour les voix de femmes, pour le vin,... A l’homme qui proclamait la liberté pour toutes les caresses et qui a ouvert à l’amour d’autres possibles lesquels sont sa poésie même.
Et nous entendrons des émissions qui sont pour la plupart des lectures : c’est Marie-Claire Dumas qui connait si bien l’œuvre de Desnos (qu’elle a établie et présentée dans un somptueux Quarto chez Gallimard) qui nous guidera dans l’œuvre et son écoute et en compagnie de Jacques Fraenkej, Ayant Droit de Robert Desnos.
Parmi ce groupe de "tondes et de rayés", assis à même le sol, étiques et harassés de fatigue, il est celui qui se tient allongé, les yeux mi- fermés, tête lourde pesant sur la main. Nous sommes en mai 1945, au camp de Terezyn, Robert Desnos n’a plus qu’un mois à vivre. À quoi pense-t-il ? Ces dernières lettres nous le disent : à l’avenir, à ce qu’il a toujours eu faim de faire, d’accomplir, de rêver, d’aimer. Car c’est sous le signe du désir, de l’appétit poétique d’être et de tenter que se sont déroulés ses 45 années de vie. Cette "fureur de vivre" nous tenterons de l’évoquer au fil d’une émission spéciale de deux heures, produites en partenariat avec la SGDL (Société des Gens De Lettres). Deux heures pour dire, en compagnie de sa biographe, Anne Egger, de l’acteur et fervent de Desnos, Gabriel Dufay et de l’universitaire Carole Aurouet, d’archives INA, les multiples dimensions de cet insatiable voyant : gamin du quartier Saint-Merri nourri de mythologie populaire, visionnaire surréaliste adepte des plongées en eau profonde, de l’hypnose et des messages automatiques, explorateur de la langue, amoureux de Cuba, poète de la pub et grand artisan de l’art radiophonique, chantre de la femme et de l’amour fou.
CHRISTIAN BOBIN : LA CONFIANCE
Les racines du ciel : Frédéric Lenoir et Leili Anvar
Christian Bobin, poète ayant fait des études de philosophie. Il habite au Creusot, dans une maison au cœur de la forêt, où il se consacre entièrement à l’écriture. Il a écrit de nombreux recueils dont La part manquante chez Gallimard et le dernier qui vient de sortir aux éditions de l’iconoclaste L’homme joie.
FRANCE CULTURE > http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-rediffusion-la-confiance-avec-christian-bobin-2013-12-29
Le silence comme une évidence
L’homme a préféré retourner dans l’ombre.
Christian Bobin n’a jamais aimé se frotter au feu médiatique qui brûle et ce poète des temps modernes vit depuis longtemps sur la terre de ses ancêtres, près du Creusot, là où tout a commencé.
Il a choisi la solitude. Le silence.
Chaque année, il publie un nouveau livre.
Chaque titre est savamment réfléchi : « Éloignement du monde », « Éclat du solitaire », « Une petite robe de fête »…
Le poète pèse chaque mot. Il prend son temps. Pour être dans la justesse.
MICHEL HOUELLEBECQ
Du jour au lendemain - Michel Houellebecq et Alain Veinstein
24.08.2015
FRANCE CULTURE >
http://www.franceculture.fr/emission-les-nuits-de-france-culture-14-15-du-jour-au-lendemain-michel-houellebecq-2015-08-24
REGIS DEBRAY : SUR LES MEDIAS
Régis Debray : « La France souffre d’une petite mélancolie »
Olivier de Lagarde - France Info
« Du ciel à la terre » - ED Les arènes
GODARD DANEY I
HUBERT REEVES, ASTROPHYSICIEN
plaidoyer pour l’emerveillement
Les racines du ciel [24 05 2015]
Frédéric Lenoir - Leili Anvar
Hubert Reeves a gardé intacte sa passion de la connaissance, virus contracté dans son enfance canadienne, sous les étoiles. Il reçoit les Racines du Ciel dans on appartement parisien, sur fond de musique classique, l’œil malicieux, l’intelligence en éveil et l’humour en prime. Il nous raconte tout simplement ces passions qui l’animent depuis toujours. Il nous dit comment il voit le monde, pourquoi il faut s’engager dans le grand combat écologique et s’impliquer contre toute forme de violence : violences faites aux hommes ou à la nature. La science est chez lui, encore et toujours source de sagesse, et la beauté du monde source d’émerveillement. Ce sont cet émerveillement et cette sagesse qu’il partage avec nous, en veilleur et en inititiateur.
Derniers ouvrages parus :
L’Univers expliqué à mes petits-enfants, 2011
La petite affaire jaune, Élytis, 2011
L’Avenir de la vie sur Terre, Bayard, 2012
L’Univers, ce qu’on ne sait pas encore, Pommier, 2013
Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve, 2013
Voir aussi sur IMAGINEM :
« Est-ce qu’imaginer s’apprend ? »
Eric-Emmanuel Schmitt pour La nuit de feu
Les racines du ciel - France Culture - Une émission de Leili Anvar avec la participation de Frédéric Lenoir.
La révélation au désert
Entretien : Avec Eric-Emmanuel Schmitt pour La nuit de feu (Albin Michel), récit d’une randonnée dans le Sahara qui l’a changé à jamais. Agenda culturel : par Virginie Larousse, rédactrice en chef du Monde des Religions ou Arnaud de Saint Simon, rédacteur en chef du Psychologie Magazine. « Chemins de sagesse », la chronique philosophique de Frédéric Lenoir.
« Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. »
Une nuit peut changer une vie.
À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard.
Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine d heures, sans rien à boire ou à manger, ignorant où il est et si on le retrouvera. Cette nuit-là, sous les étoiles si proches, alors qu il s attend à frissonner d angoisse, une force immense fond sur lui, le rassure, l éclaire et le conseille.
Cette nuit de feu ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique va le changer à jamais. Qu est-il arrivé ? Qu a-t-il entendu ? Que faire d une irruption aussi brutale et surprenante quand on est un philosophe formé à l agnosticisme ?
Dans ce livre où l’aventure se double d un immense voyage intérieur, Éric-Emmanuel Schmitt nous dévoile pour la première fois son intimité spirituelle et sentimentale, montrant comment sa vie entière, d homme autant que d écrivain, découle de cet instant miraculeux.
http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-la-revelation-au-desert-2015-09-06
MARTIN SCORSESE
FRANCE INTER le 14 Octobre 2015
[inauguration de l’exposition Scorsese à la Cinémathèque Française]
Martin Scorsese : "Une grande partie de mon inspiration vient de la rue"
ENTRETIEN SCORSESE / COHEN
Invité exceptionnel de la matinale, le réalisateur américain Martin Scorsese est l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque jusqu’au 14 février.
Vous observiez beaucoup la vie de votre quartier Little Italy ?
Martin Scorsese : "J’étais asthmatique, je n’étais pas très physique. Pas de sport, pas de bagarre mais j’étais là et je devais trouver une moyen de survivre. Très souvent, je regardais du troisième étage le spectacle des drames qui se passaient dans la rue."
C’est la rue qui vous a donné cette vitesse du récit ?
"Oui je pense que c’est ça. Une grande partie de mon inspiration vient de ce que racontait ma mère, mes oncles, mais c’était surtout la rue, les petits durs qui racontaient leurs exploits. J’ai appris là-bas."
Votre rythme, c’est aussi celui de la langue sicilienne ?
"Certainement. A l’âge de 13, 14 ans, j’ai vu le film Sur les quais de Kazan et c’était nous !"
Vous nous ramenez au débat sur l’immigration. Qu’est-ce qui fait que des immigrés peuvent se considérer comme intégrés ?
"L’Amérique est constituée d’immigrés. A New-York, la première grande vague d’immigrants est venue d’Irlande. Ils ont été d’abord rejetés. En l’espace de 50, 60 ans ils ont été adoptés en dépit de la différence de religion. La seconde vague était italienne. La police, toute l’administration à cette époque se composait d’Irlandais. Je devrais dire assimilation plus qu’intégration."
Est-ce qu’il y a ici des objets intimes qui viennent directement de chez vous ?
"Oui, la table de mes parents. C’était dans leur appartement. La famille c’était l’élément clef et cette table était le centre. A l’époque les gens venaient à l’appart, Francis Coppola parlait à ma mère du casting du parrain. Il a dit à ma mère : "j’ai un jeune acteur qui ressemble exactement à ton fils. Il n’a jamais fait de cinéma avant, il jouera le fils". C’était Al-Pacino."
Nous sommes face à un story-board du film Raging bull. Vous ne laissez rien au hasard ?
Martin Scorsese : "Le sang, le rouge, montrent aux techniciens qui s’occupent des effets spéciaux dans quelles scènes ils doivent intervenir. […] Je me suis inspirée de la séquence de la douche dans Psychose mais montée d’une façon différente."
Dans tous vos films, il y a un homme qui monte et un homme qui chute…
"Je crois que c’est l’histoire la plus fascinante. Je l’ai vue se produire chez des gens pendant que je grandissais. L’ascension, la chute, puis la rédemption… C’est fascinant."
"Pour Taxi Driver, dès le cinquième jour, j’ai décidé de quitter le plateau"
Vous êtes en quelque sorte le Démiurge du cinéma américain ?
"La capacité de pouvoir faire des films de la manière que je veux les faire, m’a fait prendre beaucoup de risques. […] Il y a une responsabilité vis-à-vis des gens qui vous financent. Dans la plupart des cas il faut que tout le monde travaille ensemble pour qu’ils prennent part au processus. Parfois on peut faire des compromis. Mais je me suis rendu compte que les limites pouvaient m’aider, jusqu’à un certain point. […] Pour Taxi Driver, dès le cinquième jour j’ai décidé de quitter le plateau. Mais quelques heures après les problèmes étaient réglées. Les concessions devenaient tellement grandes alors que l’histoire était tellement forte, ce n’était plus possible. Faire quelque chose de médiocre ? Non. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir des acteurs comme Di Caprio. Il est intéressé par le même matériau. Il est sans peur de ce qu’il peut faire à l’écran avec ses personnages. C’est très rare aujourd’hui."
"Le cinéma, je ne considère pas ça comme du travail"
Eva Bettan : avec Spielberg, vous êtes les seuls de votre génération encore en activité !
"J’étais avec Spielberg la semaine dernière. Il veut travailler ! Il aime travailler lentement, puis se reposer. Le cinéma, je ne considère pas ça comme du travail."
Dans l’exposition il y a aussi la boîte où vous mettiez vos disques. A l’époque comme vous ne pouviez pas revoir les films, vous achetiez les BO ?
"On achetait des bandes originales, la vieille BO d’Hélène de Troyes, jusqu’à Jules et Jim ou Tirez sur le pianiste. Le cinéma, la musique, c’est la même impulsion. Très souvent je garde la télévision allumée. Je coupe le son, juste pour voir les images et si j’aime ce que je vois, je monte le son."
Eva Bettan : est-ce qu’il y a un côté rock star chez vous ?
" Si je pouvais exprimer mes sentiments en musique, quelque chose qui éviterait d’avoir autant de gens et d’équipements autour de moi, ce serait fantastique."
"J’ai envie de penser que Di Caprio est mon fils"
Eva Bettan : j’ai un réalisateur à vous proposer pour votre biopic, James Gray !
"Ah Oui !"
Qui pour jouer votre rôle dans un biopic ?
"Il faudrait […] un mélange numérique entre De Niro, Keitel et Di Caprio. J’ai envie de penser que Di Caprio est mon fils"
L’acteur que vous auriez aimé être ?
"Marlon Brando !"
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Cliquez sur la photo pour écouter >
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Journalisme scientifique : Quelles relations entre journalistes et scientifiques ?
le 24 Octobre 2015 France Culture
Sciences et journalisme : comment vulgariser sans simplifier ? Diffuser sans trahir ?
Invité(s) :
Aline Richard, journaliste scientifique. Chef de rubrique au site The conversation
Cyrille Vanlerberghe, rédacteur en chef Sciences et Médecine au Figaro
Sylvestre Huet, historien de formation, journaliste spécialisé en sciences depuis 1986 et travaille à Libération depuis 1995
Isabelle Veyrat-Masson, historienne et sociologue des médias, directrice de recherche au CNRS
Emission présentée par Benoit Bouscarel.
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LES CONFERENCES DE L’ENS
Christine Goémé - France Culture [Francis Wolf]
L’enquête sous pression : douter et faire douter
MATHIAS GIREL
DOUTER ET FAIRE DOUTER
> Enseignants > Enseignants ENS > Girel Mathias
Présentation
Maître de conférences ENS, Directeur des études du département
Je suis cette année en délégation CNRS à l’Institut Marcel Mauss, mais reste votre interlocuteur pour la direction des études, je reçois sur RV le jeudi.
Il y a une adresse skype pour les élèves et étudiants à l’étranger, en CST, etc., et les cas exceptionnels, écrivez-moi un mail dans ce cas pour que je vous la communique.
Pour m’écrire : mathias.girel devant l’habituel @ens.fr
Parcours
Ancien élève de l’ENS Ulm (BL-93), agrégé de philosophie (1996), j’ai enseigné six ans à l’université Paris 1 (Moniteur, 1999-2002 ; ATER, 2002-2005) ainsi qu’en lycée (Chelles, 77, 2005-2006). J’ai également été chargé de mission (veille et programmation du cycle) à l’IHEST (2008-2009, Ministère de la recherche, 1, rue Descartes, 75231 Paris. www.ihest.fr).
Je suis depuis 2009 maître de conférences de philosophie à l’ENS au département de philosophie. Depuis septembre 2015, je suis également directeur du CAPHES (caphes.ens.fr).
Recherche
Ma recherche s’effectue au sein de la "République des Savoirs", l’unité de recherche commune au Collège de France et à l’ENS, et je suis membre de la composante "Centre Cavaillès". Cette recherche comprend deux grands volets : (1) le mouvement pragmatiste et plus largement la philosophie américaine des XIXe et XXe siècle, (2) des questions d’histoire et de philosophie des sciences qui me conduisent à examiner à la fois la production d’ignorance dans des débats autour des sciences et le jeux sur les attitudes doxastiques (croyance, doute) dans ces mêmes débats. Pour une carte très rapide des questions abordées, voir ceci, dans Critique, et cet entretien avec S Huet.
Ces recherches sont bien entendu liées, j’ai tenté d’expliquer, lors d’un entretien récent avec Etienne Klein dans "La Conversation scientifique", de quelles manières.
Je suis membre de l’association française d’études pragmatistes Pragmata.
Responsabilités
Je suis Directeur des études du département de philosophie, membre élu du Conseil Scientifique de l’ENS, membre élu suppléant du CNU (section 17).
Au cours des années précédentes, j’ai été ... Directeur des études du département, de 2009 à 2011, membre du jury Ecrit/oral du concours d’entrée à l’ENS, 2011, 2012, correspondant de la Direction des relations internationales de l’ENS (2009-2014), membre externe du conseil de Gestion de l’UFR X de l’université Paris 1 (2010-2014), membre de comité de visite AERES (Spec, CEA, 2014), membre nommé (suppléant) de la section 72 du CNU (2011). Je suis conseiller technique de l’IHEST, 2009---.
Expertises
Pour les Transactions of the Charles S Peirce Society (membre de l’éditorial Board), Climatic Change, European Journal of Pragmatism and American Philosophy, Philosophia Scientae ; éditions de l’EHESS, McGill Press, Raisons pratiques, Etudes anglaises, Semiotica...
Permanences : le jeudi sur RV
Tel : 01 44 32 30 11, email : mathias.girelATens.fr
Séminaires, colloques sur le pragmatisme et la philosophie américaine :
Pour être averti des conférences, événements, colloques sur le pragmatisme et la philosophie américaine à l’ENS, vous pouvez vous inscrire sur la liste de diffusion ici :
https://lists.ens.fr/wws/subscribe/pragmatismesens
La beauté comme épiphanie
Ce dimanche, nous diffusons une émission des Racines du Ciel enregistrée au Salon écritures et spiritualités qui s’est tenu cette année à Lyon le dimanche 4 octobre.
Nous recevons à cette occasion Colette Nys-Mazure et Jean-Marie Gueulette pour nous parler d’un beau sujet s’il en est : la beauté, la beauté comme chemin de vie, la beauté comme épiphanie ! Non pas dans le sens superficiel ou artificiel du terme ni dans le sens que donnent à ce mot les magazines de mode, évidemment. Nous ne parlerons pas non plus de la contemplation des œuvres d’art et des spectacles grandioses de la nature. Non, nous parlerons de la beauté comme épiphanie dans l’apparente banalité du quotidien ou la simplicité minimaliste de quelques mots brodés ensemble. Il s’agira de la beauté comme un temps, un lieu, un geste, une parole qui deviennent manifestation de la vérité humaine qui n’est autre que la vérité de l’invisible, celle qui nous dépasse infiniment. La beauté comme révélation du bien au cœur du mal, de la lumière dans les ténèbres, de l’espérance humaine malgré le mal et la laideur ou peut-être parce qu’il y a du mal et de la laideur.
Invités :
Colette Nys-Mazure : Longtemps professeur de lettres elle anime aujourd’hui des ateliers d’écritures et se consacre à l’écriture. Auteurs de nombreux recueils de poésie et d’essais, elle a publié notamment Célébration du quotidien (Desclée de Brower, 1997), La Chair du poème, petite initiation à la vie poétique (Albin Michel, 2004), Dieu au vif, Mediaspaul (2014) et en 2015, La vie Poétique, j’y crois, chez Bayard (colection "J’y crois").
Jean-Marie Gueullette est un religieux dominicain basé à Lyon, docteur en médecine et en théologie catholique, enseignant-chercheur à l’université catholique de Lyon, directeur du centre interdisciplinaire d’éthique de cette université et professeur à la faculté de théologie. Il a publié de nombreux ouvrages sur des sujets divers mais toujours reliés entre eux par une triple réflexion sur le corps, la foi et la relation. Ses recherches actuelles portent sur les quêtes contemporaines de guérison, les nouvelles formes de thérapeutique comme l’ostéopathie sur laquelle il a publié L’ostéopathie une autre médecine (Presses Universitaires de Rennes). Par ailleurs, il s’intéresse aussi à Maître Eckhart (Laisse Dieu être Dieu en toi, Cerf) et à la prière silencieuse dans la tradition chrétienne (Petit traité de la prière silencieuse, Albin Michel). Il a publié en 2014 aux éditions du CERF d un très "beau" livre qui est au coeur de notre thématique ce matin : La beauté d’un geste.
Christian Bobin
Patricia Martin reçoit ce matin Christian Bobin pour « Noireclaire » chez Gallimard, collection Blanche.
« C’est si beau ta façon de revenir du passé, d’enlever une brique au mur du temps et de montrer par l’ouverture un sourire léger.
Le sourire est la seule preuve de notre passage sur terre. »
L’ORTHOGRAPHE
Emission "Du grain à moudre"
Julie Clarini - Brice Couturier
Kel ortograf pour 2m1 ?
avec les philosophes, écrivains et linguistes :
Vincent Cespedes - Daniel Manesse - Jean-Pierre Jaffré - Michel Butel
JACQUELINE KELEN - L’ESPRIT DE SOLITUDE
Entretien avec Leili Anvar - Les racines du ciel - 13 Décembre 2015
Diplômée de lettres classiques, écrivain, conférencière, femme de radio, Jacqueline Kelen a publié de nombreux livres, le plus souvent consacrés aux grands mythes et aux figures mystiques. On lui doit notamment Une robe couleur de temps, Les femmes de la Bible, Bien-être et spiritualité, L’Esprit de solitude - pour lequel elle a reçu le Prix ALEF - et plus récemment Bréviaire du colimaçon : sur la vie spirituelle (Desclée de Brouwer, 2015), Les Floraisons intérieures : méditations sur la dame à la licorne (Albin Michel, 2015) et Sois comme un roi dans ton coeur (Labor et Fides, 2015). Dans ses œuvres et ses séminaires, elle évoque la connaissance spirituelle que transmettent les mythes et les textes sacrés pour explorer les richesses de la vie intérieure.
Qui donc a décrété que la religion était une voie austère ? Qui a dit que la sagesse et la sainteté excluaient nécessairement le rire, la danse, les bons mots, l’exubérance ? A travers ses propos d’insoumise sur sa quête du divin, Jacqueline Kelen renverse gentiment les tables pour révéler l’essentiel.
Dans une époque morose ou tragiquement soumise aux modes, elle présente des figures toniques, irrévérencieuses ou joyeuses permettant de s’abstraire des bonheurs et vérités obligatoires. Avec notamment Bernanos, Plotin, Catherine de Sienne ou Dietrich Bonhoeffer, cet auteur de plus de trente livres esquisse une aventure spirituelle de la liberté dans laquelle elle s’est embarquée depuis l’enfance et dont elle nous dit ici les étapes significatives. Sur la saveur des gestes simples et des émotions sans fioritures, sur la recherche du vrai indépendamment des chapelles, Jacqueline Kelen entraîne vers des contrées où le coeur est roi, où l’humilité joyeuse au fond de soi permet toutes les audaces.
L’esprit de solitude
Pour l’écrivain Jacqueline Kelen, la solitude représente aussi un état de plénitude qui permet la créativité et le déploiement de la vie intérieure.
La solitude n’est pas l’isolement
"Il y a en chacun de vous une solitude qui est ce que vous avez de plus précieux. Une solitude inaliélable, magnifique, qui est la solitude de l’esprit." C’est sur ces mots que Jacqueline Kelen termine son ouvrage. Ecrivain couronné par les libraires, diplomée de lettres calssiques, elle consacre la plupart de ses livres et séminaires au déchiffrement des mythes de la civilisation occidentale ainsi qu’à l’étude de la voie mystique.
La solitude qui effraie tant ses contemporains parce qu’ils la confondent avec l’isolement, est un cadeau royal aux yeux de l’auteur. C’est elle qui l’a fait tenir debout, avancer, créer, souligne-t-elle dans l’entretien qu’elle a accordé pour RACINES.Pour l’écrivain Jacqueline Kelen, la solitude représente aussi un état de plénitude qui permet la créativité et le déploiement de la vie intérieure.
ALAIN PROCHIANTZ : LE CERVEAU, LA COMPLEXITE
Les matins avec Guillaume Erner - 25 12 2015
Administrateur du Collège de France depuis septembre 2015.
Chercheur en neurobiologie et professeur au Collège de France.
Titulaire de la chaire « Processus morphogénétiques ».
Alain Prochiantz, né le 17 décembre 1948, est un chercheur en neurobiologie et professeur au Collège de France.
Alain Prochiantz continue ses travaux en génétique évolutive du développement et oriente ses recherches vers les aspects physiologiques de ses découvertes moléculaires fondamentales notamment pour la compréhension des processus de plasticité neuronale et de guidage axonal.
Travail sur la "réparation cellulaire". Il n’y a pas de viellissement il y a un corps réparé tout le long de notre vie. Notre corps se régénère tous les ans avec de nouvelles cellules. Nous vivons dans l’oubli de nos corps transformés.
EDGAR MORIN : IL FAUT VIVRE POETIQUEMENT
Les matins avec Guillaume Erner - 25 12 2015
Le bonheur continu n’existe pas. Il y a des petits moments de bonheur !
Le bonheur n’existe pas ... il faut vivre "poétiquement".
Il y a une qualité poétique de la vie grâce à laquelle nous allons trouver des moments de bonheur.
Nous sommes des êtres qui resistons.
En pleine crise de la modernité, il fait l’éloge des nouvelles formes d’association, des fraternités, face à ceux qu’il considère être nos deux grands ennemis : le fanatisme sous toutes ses formes ; et l’incontrôlable pouvoir financier international.
Résistance, poésie, fraternités : "nous sommes confrontés à la vie, et si nous affrontons ça, nous pouvons avoir en supplément des moments de bonheur".
ONCOLOGIE CELLULAIRE ET MOLECULAIRE
Les matins avec Christine Goémé - 11 03 2016
par Hugues de Thé (Collège de France)
Hugues de Thé est titulaire de la chaire Oncologie cellulaire et moléculaire du Collège de France et biologiste de l’Hôpital St. Louis.
Hugues de Thé a travaillé sur les relations entre transcription des gènes et développement des cancers. Après une contribution clef à la caractérisation de "PML/RARA", le gène à l’origine de la leucémie promyélocytaire, il s’est consacré à la compréhension de l’action de la protéine synthétisée par ce gène. Il a en particulier montré que les deux médicaments actifs dans la leucémie promyélocytaire, l’arsenic et l’acide rétinoïque, induisent tous deux la dégradation de la protéine PML/RARA, l’arsenic ciblant la partie PML de la protéine, l’acide rétinoïque sa partie RARA. Il a alors élaboré un modèle original proposant que l’induction de la dégradation des protéines à l’origine des cancers puisse constituer une nouvelle voie thérapeutique. Des essais sur un modèle animal, puis des essais cliniques chez l’homme directement inspirés par ses travaux ont conduit récemment à la guérison définitive de la quasi totalité des patients atteints de cette maladie.
REPLIQUES du 12 Mars 2016 POUR MIEUX COMPRENDRE L’HISTOIRE !
"L’homme au dessus des lois « ou le florentin
HALLUCINANTE HISTOIRE DE FRANCOIS MITTERRAND ET LA GRANDE MANIPULATION !
Quelle empreinte politique a laissé son double septennat ?
En septembre 1994, c’est à dire quelques mois avant que s’achève le second septennat de François Mitterrand, Paul Thibaut, ancien directeur de la revue Esprit, publiait dans le débat N° 81 " L’homme au dessus des lois" dont j’ai extrait ces quelques lignes :
"Entre l’intensité de la passion pour le pouvoir et le résultat d’une dizaine d’années de pouvoir sans partage, le contraste est affligeant. Si l’on met à part le discours au Bundestag, réaction apparemment convaincue et certainement pertinente au chantage soviétique, François Mitterrand présente un bilan essentiellement passif. Il a enregistré et utilisé à son profit la mort de la gauche et le déclin de la France sans aller jusqu’à penser ces événements et à essayer de remplacer les capacités défaillantes.Mitterrand aime le pouvoir non le gouvernement.(...)"
22 ans ont passé. De nombreux livres ont paru sur celui à qui son habileté manœuvrière avait valu d’être appelé le Florentin. Deux grandes biographies se détachent et à leurs auteurs Eric Roussel et Michel Winock je demanderai si après enquêtes et réflexions ils réfutent, nuancent ou confirment le jugement émis à vif par Paul Thibaut.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Revue-Le-Debat/Le-Debat110 Paul Thibaud, L’Homme au-dessus des lois et Jean Lacouture, Le Grand Turc et la tête de Turc
Intervenants :
Eric Roussel : Ecrivain et journaliste
Michel Winock : historien, écrivain , professeur émérite à Sciences Po
http://www.franceculture.fr/emissions/repliques/sur-francois-mitterrand-0
Marcel Gauchet : "Le malheur est celui de la France pas celui des Français"
Marcel Gauchet sur France Inter
L’historien et philosophe publie "Comprendre le malheur français", une radioscopie d’une société championne du monde du pessimisme... Il est l’invité de Patrick Cohen.
Marcel Gauchet est un historien et philosophe français. Il est actuellement directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, au Centre de recherches politiques Raymond-Aron et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard), l’une des principales revues intellectuelles françaises, qu’il a fondée avec Pierre Nora en
Y a-t-il un malheur français ?
REPLIQUES - ALAIN FINKIELKRAUT - 19 MARS 2016
Comme en témoigne la fortune des mots : "réactionnaire, fasciste, raciste, populiste, identitaire" le temps est revenu en France des anathèmes et des labels infamants. Comme l’écrit Marcel Gauchet dans son dernier livre "Comprendre le malheur français" il règne dans l’espace public un climat hystérique qui empêche d’y faire émerger des diagnostics partagés. Chacun peut le constater il est impossible d’arriver sur quelques sujets que ce soit à des accords sur la réalité à partir desquels on pourrait définir des politiques même opposées mais fondées sur une reconnaissance commune à propos des termes des problèmes à résoudre.
Essayons donc de ne pas nous payer de mot et de poser le bon diagnostic. Je demanderai donc à mes deux invités : Où en est la France ? Comment va-t-elle ? Y-a-t-il un mal particulier qui l’affecte et si oui lequel ?
ECOUTER >
http://www.franceculture.fr/emissions/repliques/repliques-du-19-mars-2016-0
Intervenants :
Gilles Finchelstein : directeur général de la Fondation Jean-Jaurès
Marcel Gauchet : Historien, philosophe
Le philosophe Jean-Pierre Dupuy
Jean-Pierre Dupuy : ingénieur, épistémologue et philosophe français
Que peut la philosophie face aux catastrophes ?
Le philosophe Jean-Pierre Dupuy réfléchit à nos attitudes collectives face aux catastrophes, et à la place du sacré dans nos sociétés. Écologie, économie, terrorisme, quelles sont les catastrophes contemporaines ? Comment la philosophie peut-elle nous éclairer ? Et a-t-on besoin de sacré ?
Deux grandes idées traversent les travaux du philosophe Jean-Pierre Dupuy que nous recevons ce matin. Premièrement, face au danger collectif, face à une catastrophe imminente, nous refusons de croire qu’il soit possible qu’elle advienne. Et une fois qu’elle se produit, elle devient banale. Deuxièmement, nous pensons nous être affranchis du sacré, mais ce faisant, nous nous retrouvons sans protection face à notre propre violence. Catastrophes, sacré, violence : autant de réflexions qui peuvent nous aider à penser l’actualité.
Le terrorisme est-il en train de devenir une catastrophe banalisée ? Comment les travaux de René Girard sur la violence et le sacré peuvent-ils nous éclairer ?
Les errements de l’économie montrent-ils l’échec et la violence d’une approche technique de la réalité ? Les chiffres du chômage sont-ils notre nouveau sacré ?
Le réchauffement climatique est-il l’exemple type d’une catastrophe vers laquelle nous courrons, sans vouloir croire qu’elle soit possible ?
Finalement, la philosophie serait-elle aujourd’hui le meilleur moyen d’action ?
http://www.franceculture.fr/emissions/les-matins/que-peut-la-philosophie-face-aux-catastrophes
INFOBESITE
Le secret des sources - France Culture
Echanges très intéressants sur le trop plein de l’information et le nouveau langage médian du web.
Les médias vont-ils trop vite ? Dans le flot ininterrompu des chaînes d’info et des réseaux sociaux, les journalistes ont-ils encore le temps ?
Ecouter en cliquant sur l’icône France Culture >
LA MECANIQUE DU TRANSHUMANISME
PIECES & MAINS D’OEUVRE
Terre à terre de Ruth Stégassy
Aujourd’hui, c’est un thème à la mode, on en débat, on se forge une opinion. Plutôt pour, plutôt contre... Et si on cherchait plutôt à analyser ce phénomène ?
Avec les rédacteurs de Pièces et Main d’Œuvre (qui ne souhaitent pas être identifiés) : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=plan
http://www.franceculture.fr/emissions/terre-terre/transhumanisme-0
CONVERSATION PHILOSOPHIQUE SUR L’AMOUR
Répliques - Alain Finkielkraut // le samedi 26 11 2016
Même si on n’est pas né de la dernière pluie et qu’on n’ignore plus rien de la variabilité historique et culturelle des comportements humains, on attend du philosophe qu’il réponde vaillamment :Qu’est ce que l’amour ?
Dans les années 60 du XX° siècle une nouvelle morale sexuelle s’est élevée , a triomphé et gagné peu à peu en ampleur.
On s’est élevé alors et depuis, contre toutes les formes de répression du désir . On a brisé les tabous, dénoncé les interdits, fustigé les peines à jouir. Mais de l’amour il n’était guère question. L’amour était même le grand absent de cette révolution érotique comme l’écrit Octavio Paz dans son essai " la flamme et don double : amour et érotisme ". Ce sentiment qui continuait de vivre sa vie n’avait plus les faveurs des grands discours. Il sort aujourd’hui du purgatoire comme en témoignent 2 ouvrages de philosophie : "Le pas gagné de l’amour " de Paul Audi et "Il n’y a pas d’amour parfait " de Francis Wolff, Prix Bristol des Lumières 2016 catégorie essai.
Ivan Tsarevitch chevauchant le loup gris (Illustration du conte Ivan Tsarevich, l’oiseau de feu et le loup gris, lorsqu’il fuit dans la foret, tenant la belle Helene dans ses bras) •
Intervenants
Paul Audi : philosophe, auteur de ’Créer, introduction à l’esth/éthique’, (Verdier).
Francis Wolff : professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieure ULM.
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/conversation-philosophique-sur-lamour
"EN MARCHE"
sur les chemins
Répliques - Alain Finkielkraut // le samedi 03 12 2016
Pour cette conversation avec Frédéric Gros de " Marcher, une philosophie " et Sylvain Tesson qui publie " Sur les chemins noirs ", Alain Finkielkraut a choisi de prendre la formule " en marche" au pied de la lettre.Frédéric Gros,
Ce titre n’est pas un engagement, une profession de foi, un acte d’allégeance. C’est même tout le contraire. Pour cette conversation avec Frédéric Gros, l’auteur de " Marcher, une philosophie " et Sylvain Tesson qui publie " Sur les chemins noirs " , j’ai choisi de prendre la formule " en marche" au pied de la lettre. Il ne s’agit plus par une telle injonction, d’emprunter hardiment l’autoroute de l’histoire mais de la quitter pour les sentiers de randonnée. Il n’est plus question de répondre à l’appel du futur mais d’oublier le progrès et de faire, si j’ose dire, l’actualité buissonnière.
Intervenants
Frédéric Gros : professeur de pensée politique à Sciences-po Paris et directeur de publication des oeuvres de M. Foucault dans la Pléïade
Sylvain Tesson : écrivain-voyageur
FRANCE CULTURE
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/en-marche
REMÈDE A LA MÉLANCOLIE
EVA BESTER - FRANCE INTER
18 décembre 2016
Olivier Rey : "J’ai une intimité et une forme de détestation avec la mélancolie"
C’est un philosophe et mathématicien, Olivier Rey, qui nous livre ses remèdes contre le vague à l’âme ! Auteur de romans mais essentiellement auteur d’essais, Olivier Rey a récemment fait paraître chez Stock : Quand le monde s’est fait nombre.
Quand le monde s’est fait nombre
La statistique est aujourd’hui un fait social total : elle règne sur la société, régente les institutions et domine la politique. Un vêtement de courbes, d’indices, de graphiques, de taux recouvre l’ensemble de la vie. L’éducation disparaît derrière les enquêtes PISA, l’université derrière le classement de Shanghai, les chômeurs derrière la courbe du chômage… La statistique devait refléter l’état du monde, le monde est devenu un reflet de la statistique.
Chargé de recherche à l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques , on lui doit également les ouvrages suivants : Itinéraire de l’égarement (Seuil, 2003), Une folle solitude (Seuil, 2006) ou encore Une question de taille (Stock, 2014).
Les remèdes d’Olivier Rey
Starship Troopers, Paul Verhoeven
La pratique du karaté, lire un bon livre
Ce qu’on perd, il a fallu qu’auparavant cela nous soit donné. Tempérer la désolation que cause la perte, par la gratitude pour ce qui nous a été préalablement donné
"Les Parques ont fait aux hommes un coeur apte à pâtir" (Iliade, XXIV, 49)
"La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?
"Laurence Parisot, alors présidente du MEDEF (Le Figaro, 30/08/2005)
Watt, Samuel Beckett
California dreamin’, The Mamas and the Papas
Les pics de pollution, Michel Houellebecq (album Présence humaine)
Le peintre suisse Ferdinand Hodler
Chose à éviter à tout prix à moins de se noyer délibérément dans la mélancolie :
Aller en boîte
La programmation musicale
California dreamin The Mamas & ;amp ;amp ;amp ;amp ; The Papas
You want it darker Leonard Cohen
Darling je vous aime beaucoup Lucy Dixon
ECOUTER >
https://www.franceinter.fr/emissions/remede-a-la-melancolie/remede-a-la-melancolie-18-decembre-2016
Les rencontres de Pétrarque - Est-ce la fin des idéologies ? 1992
Sur sa propre ignorance et celle de beaucoup d’autres• Crédits : Pétrarque
"Est-ce la fin des idéologies ?" Il n’y a plus de lendemains qui chantent.
Les politiques pragmatiques, à échelle humaine, auraient chassé pour toujours les systèmes normatifs de naguère, les utopies fondées sur des philosophes de l’histoire, les rêves eschatologiques accouchant de barbarismes inouïs.
C’en serait fini de la politique vécue comme religion. Mais la politique peut-elle se passer de prophétisme, de rêves sociaux et d’idées simples ? Le dépérissement des idéologies n’entraîne-t-il pas une résignation, une acceptation des hommes tels qui ne sauraient changer, et finalement une désaffection générale à l’égard du politique ?
Par Thomas Ferenczi
Avec Gilles Martinet, Antonio Elorza, Daniel Bensaïd, Alain-Gérard Slama, Jean-Claude Casanova, Manuel Azcarate, Alain Finkielkraut, René Rémond, Miguel-Angel Bastanier et Joan Culla
1ère diffusion : 05/08/1992
le samedi 03 mars 2018
Qu’est ce que la France d’hier est-elle différente du monde d’après 68 ? Jean-Pierre Le Goff répond à Alain Finkielkraut.
Jean-Pierre Le Goff
sociologue au CNRS, président du club Politique Autrement
20 ans après le livre qu’il a consacré à l’héritage impossible de mai 68 Jean-Pierre Le Goff revient dans un essai d’égo-histoire, qu’il a intitulé La France d’hier, sur les deux décennies qui ont précédé et préparé ces évènements. Ayant le même âge que Jean-Pierre Le Goff, j’ai trouvé dans son dernier livre les éléments d’un Je me souviens à la Pérec : " je me souviens de la piste aux étoiles, je me souviens du temps des copains avec Henri Tisot, du slow allemand Sag warum...." Reste à donner un sens à ces fragments dispersés. C’est ce à quoi s’est employé Jean-Pierre Le Goff dans son récit. Pour commencer je lui demanderai de définir la France d’hier et qu’est ce qui la différencie du monde d’après mai 68.
FRANCE CULTURE
écouter -> https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-france-dhier
Une histoire érotique du voyage
Jean-Didier Urbain
LES NUITS DE FRANCE CULTURE
Dimanche 24 Juin 2018
>> Ecouter
Illustration extraite du livre "Le Cyclisme théorique et pratique" par Louis Baudry de Saunier, 1893• Crédits : Gallica, BNF [Public domain], via Wikimedia Commons
Dernier entretien de "La Nuit des grandes vacances" avec le sociologue Jean-Didier Urbain auteur de l’essai "Une histoire érotique du voyage".
Jean-Didier Urbain, sociologue et ethnologue, spécialiste du tourisme et auteur d’Une histoire érotique du voyage, nous explique comment le voyage autrefois craint est devenu acte de plaisir et de liberté :
L’érotique du voyage consiste en l’association progressive de la recherche du plaisir avec l’acte de voyager ce qui ne va pas de soit, car le voyage pour quantité de personnes, jusqu’à la fin du 19e siècle est associé à la guerre, à l’exode, à la misère, au danger. De fait, quand les premiers touristes anglais apparaissent en France, on les regarde avec de grands yeux ronds.
Jean-Didier Urbain souligne également que :
Prendre du plaisir à regarder un paysage… c’est quelque chose qui a une histoire… qui s’amorce au XVIIe siècle et qui explose à l’époque romantique.
Il ajoute :
Construire le voyage comme objet de plaisir, ça a été très long, c’est comme le bain de mer, ça s’apprend.
Ecouter la 1ère partie de l’entretien avec Jean-Didier Urbain.
Ecouter l’entretien avec Laura Lee Downs.
Par Mathilde Wagman
Réalisation : Virginie Mourthé
avec la collaboration de Hassane M’Béchour
Indexation web : Odile Joëssel, Documentation Sonore de Radio France
A la recherche du temps présent
Repliques - France Culture - Alain Finkielkraut
Qu’est ce que le roman en particulier, et la littérature en général, ont à dire sur le monde contemporain qui ne peut se résumer aux enquêtes et statistiques des sciences sociales.
Sans les sciences sociales nous ne saurions pas comment la société fonctionne. Elle nous ouvre les yeux sur le monde dans lequel nous baignons et nous évoluons. Elle nous révèle en outre notre propre fonctionnement. Elle montre, impitoyable, ce qui pense en nous quand nous croyons naïvement agir et penser par nous même. On peut leur savoir gré de cette démystification salutaire sans leur abandonner pour autant tout le terrain. Le mot de science est certes intimidant mais il ne confère pas aux sciences sociales le monopole du vrai. Il y a d’autres accès à la réalité que celui que leurs enquêtes et leurs statistiques nous ménagent. L’étude du temps est aussi affaire de la littérature.
ECOUTER FRANCE CULTURE :
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/a-la-recherche-du-temps-present-0
INVITES :
Benoît Duteurtre
écrivain, essayiste et critique musical
Patrice Jean
romancier, professeur de français au lycée de Saint-Nazaire
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L’homme surnuméraire
Patrice Jean
Rue Fromentin, 2017
Pourquoi je préfère rester chez moi
Benoît Duteurtre
Fayard, 2017
La voix est libre avec ... Bixente Lizarazu
Aurélie Luneau
FRANCE CULTURE
Icône des fans de sport, héros de l’équipe emblématique des bleus du Mondial 98, Bixente Lizarazu est également un adepte d’autres terres d’expression et un homme engagé sur le terrain de l’environnement.
Émission en partenariat avec le service Planète-Sciences du Monde
ECOUTER LE PODCAST
L’Océan est sa préoccupation première, la mer une compagne indispensable, et le naufrage du pétrolier « Prestige » survenu en novembre 2002, a notamment agi sur lui comme un aiguillon. Membre de Surfrider Foundation, il participe à différentes campagnes de sensibilisation, se mobilise, s’implique avec conviction, inquiet du devenir de la planète et de ses écosystèmes.
Un homme en interaction avec ses lieux de prédilection, le Pays basque, la Polynésie…, sensible aussi à la beauté des arbres qu’il affectionne tout particulièrement, aux paysages, et à cette nature qui lui est indispensable et qui est, pour lui, « un bien public ».
Emission spéciale avec Bixente Lizarazu, auteur du livre, Mes Prolongations édité au Seuil. Pour qui l’écologie commence par des prises de conscience individuelles et par des comportements civiques à adopter.
Et en invité surprise, Jérôme Delafosse (par téléphone) chef d’expédition de l’Energy Observer, bateau du futur, laboratoire des énergies renouvelables à l’assaut des mers, scaphandrier professionnel et réalisateur de documentaires.
Bixente Lizarazu l’a dit :
Le problème des déchets est une des questions majeures : il faudrait moins consommer, c’est paradoxal dans une société qui nous pousse à consommer de plus en plus. On surconsomme par rapport à nos besoins réels. Moins consommer c’est fabriquer moins de déchets.
Tout finit à la mer : le traitement des rivières, des lacs, de la terre est indispensable.
J’ai vécu pendant neuf ans à Münich, et ai vu les gens se baigner dans l’Isar. Jacques Chirac avait dit qu’un jour nous pourrions nous baigner dans la Seine, mais nous attendons encore ce jour ...
Je ne suis pas un spécialiste de l’écologie, mais un citoyen conscient qui fait sa part du travail pour la planète.
La phrase mantra de Bixente Lizarazu :
"Homme libre toujours tu chériras la mer" (Baudelaire in L’Homme et la mer)
Le conseil cinématographique de Bixente Lizarazu :
Tous les films de Cousteau.
J’ai été éduqué au monde de la mer grâce aux films du commandant Cousteau.
Le geste écolo de Bixente Lizarazu
Moins consommer et consommer mieux : plus durable.
A VOIR
La Revue Web Environnement d’Anne Gouzon
Pour suivre l’actualité environnementale au fil des jours, consultez l’univers Netvibes d’Anne Gouzon de la Documentation de Radio France (Utilisez de préférence Firefox ou Google chrome) Netvibes - L’ACTUALITÉ ENVIRONNEMENTALE
Découvrez aussi des initiatives écolos et solidaires sur son Twitter : Initiavertes
Bibliographie Vanessa Chang
Rediffusion de l’émission du 6 mai 2018
Mes prolongations
Bixente Lizarazu
Seuil, 2018
Dieu se cache-t-il dans les marchés ?
DU GRAIN À MOUDRE D’ÉTÉ
par Raphaël Bourgois, Mélanie Chalandon et Antoine Genton
https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre-dete/emission-du-mercredi-15-aout-2018
Existe-t-il un culte des marchés ? Beaucoup de scientifiques, philosophes, économistes, estiment qu’aujourd’hui, la confiance que l’on place dans les marchés tiendrait presque de la dévotion. A l’occasion de la fête mariale, on se pose cette question : Dieu se cache-t-il dans les marchés ?
Ils étaient inquiets ou sceptiques, ces dernières heure : « Inquiets de la chute de la monnaie turque » ; « Sceptiques sur les mesures de soutien du gouvernement turc », comme on a pu le lire dans les journaux.
Les marchés sont scrutés, sans cesse observés, tant ils pèsent sur l’économie. Car ils peuvent être aussi euphoriques, heureux, apparaissant ainsi comme des êtres lointains, aux sautes d’humeur, qui s’apparenteraient, selon certains, à celles de dieux…
Les marchés constituent aussi une autorité crainte et redoutée, une autorité quasi religieuse. Ce que fait dire à des chercheurs – économistes, sociologues, théologiens, philosophes – qu’il existe un culte des Marchés, un culte du marché – un culte mondialisé.
Aujourd’hui, 15 août, fête mariale, nous avons souhaité faire un pas de côté pour nous demander si Dieu est bien là où on l’attend Et de poser cette question : Dieu se cache-t-il dans les marchés ?
INTERVENANTS
Stéphane Foucart
journaliste au Monde, chargé des sciences de l’environnement
Philippe Steiner
professeur de sociologie à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV)
François Gautier
professeur associé en sciences des religions à l’université de Fribourg
Des marchés et des dieux : comment l’économie devint religion
De Stéphane Foucart
Grasset , 2018
La Nuit rêvée de Daniel Defert
FRANCE CULTURE
Daniel Defert et Albane Penaranda
« Je ne suis pas fier, ni satisfait de mon parcours. Je n’ai jamais fait ce que j’avais espéré faire ... j’ai réussi ce que j’ai fait par hasard.
Ce que j’avais cru que je ferai, je ne l’ai pas fait, ce que je ne savais pas que je ferai, je l’ai fait.
Ce n’était pas ma vie rêvée, mais une vie faite d’actualité ... »
Pour cette nuit veillée en notre compagnie, Daniel Defert a composé un programme d’archives qui raconte une existence dont, dit-il, il n’avait pas rêvé mais qu’il a vécue pleinement. Une vie d’engagements et de combats, une vie politique pour reprendre le titre de son livre d’entretiens avec Philippe Artières et Éric Favereau. "Politique" au meilleur sens de ce mot, la vie de Daniel Defert aura été marquée par la rencontre déterminante de Michel Foucault, dont il a été le compagnon pendant plus de vingt ans. Comme le fait la musique de Stravinsky, la pensée et la voix du philosophe courent tout au long des heures de cette Nuit.
Daniel Defert et Albane Penaranda
Fondateur de AIDES, Daniel Defert nous dit ici comment et pourquoi, après que le sida ait emporté Michel Foucault en 1984, il créa cette première association française de lutte contre le virus. Il rappelle aussi ce qu’avaient été avant cela ses engagements : contre la Guerre d’Algérie, en Mai 68 et après, avec la Gauche Prolétarienne et la création du GIP (groupe d’information sur les prisons) aux côtés de Foucault.
Intellectuel dans l’action, des bouleversements qu’a connus notre société depuis les années 50, Daniel Defert a été l’un des acteurs les mieux conscients et les plus courageux. Grâce, selon lui, à un sens de la justice et de la liberté hérité de l’enfance. Grâce aussi à un enthousiasme dont cette Nuit rêvée atteste qu’il est demeuré intact.
Production : Albane Penaranda
Réalisation : Virginie Mourthé
Avec la collaboration de Hassane M’Béchour
ECRIRE, C’EST QUOI ?
[pour Céline, Duras, Aragon, Camus...]
07/11/2018
par Camille Renard
https://www.dailymotion.com/video/x6wswps
En cette semaine de prix littéraires, on s’interroge : c’est quoi, écrire, pour un écrivain ? "Mettre sa peau sur la table" pour Céline, "un drôle de truc" pour Duras, "une solitude malsaine" pour Camus... 15 écrivains répondent, en archives.
Prix Goncourt, Femina, Médicis, Renaudot... En cette semaine de glorification de quelques écrivains de la scène littéraire française, on s’interroge : c’est, quoi, écrire, pour un auteur ? De 1959 à 1998, en archives, Céline, Sagan, Duras, Houellebecq, Kundera, Camus, Anaïs Nin et d’autres répondent.
Louis-Ferdinand Céline, 1959
"J’ai cessé d’être écrivain pour devenir un chroniqueur.
Alors j’ai mis ma peau sur la table. Parce que, n’oubliez pas une chose, c’est que la vraie inspiratrice, c’est la mort. Si vous ne mettez pas votre peau sur la table, vous n’avez rien. Il faut payer. Il y a des milliers d’écrivains, ce sont des pauvres cafouilleux, des esprits qui rampent dans les phrases. Ils répètent ce que l’autre a dit."
Michel Houellebecq, 1998
"Je fais des choses qui partent un peu dans tous les sens et j’essaie quand même de… que ça puisse être intéressant à lire.".
Virginie Despentes, 1998
"Au début, quand j’ai compris que j’allais devenir écrivain, pff... Je trouvais pas ça très glamour, quoi. J’étais un peu déçue, j’aurais mieux aimé être d’autres trucs plus glamours. Être écrivain, je trouvais que c’était comme s’enterrer, quoi. C’est pas le meilleur milieu pour rigoler, quand même."
Françoise Sagan, 1967
"Je ne vois pas très bien ce que j’aurais su faire d’autre. Je ne suis pas très habile, ni rien. Alors j’ai toujours espéré écrire. C’est une occasion pour moi de me raccrocher à la réalité."
Georges Perec, 1976
"On reconstitue quelque chose. On essaie de rassembler, on est comme un archéologue, qui essaie de reconstituer une histoire fabuleuse."
Italo Calvino, 1981
"Écrire, ce n’est pas amusant. Je cherche toujours à amuser le lecteur, mais ça ne veut pas dire que je m’amuse moi-même."
Nathalie Sarraute, 1995
"Pour moi c’est toute ma vie. Écrire, et puis lire, c’est tout quoi."
Marguerite Duras, 1984
"C’est un drôle de truc, l’écriture. Pourquoi on se double de ça, on se double d’une autre vision du réel ? Pourquoi tout le temps ce cheminement de l’écrit, à côté de la vie, et duquel on ne peut absolument pas s’extraire ? Je ne sais pas ce que c’est, écrire. Je ne sais pas."
Albert Camus, 1959
"Un écrivain travaille solitairement, et est jugé dans la solitude. Surtout, il se juge lui-même dans la solitude. Cela n’est pas bon. Ni sain."
Anaïs Nin, 1974
"C’est toute ma vie. Je dis toujours que c’est apprendre à parler avec les autres. Et aussi, c’est le portrait des choses que vous ne voulez pas perdre. Je ne crois pas beaucoup à la mémoire. Alors j’aime conserver. Tout ce que j’aime, c’est écrire. Je n’arrête jamais, je ne peux pas m’arrêter."
Henry Miller, 1959
"C’est mon plaisir. Et j’écris comme je respire, pour ainsi dire.
Pensez-vous que vous pourriez ne plus écrire ?
Je voudrais bien que ce soit comme ça. Je voudrais bien tomber dans un silence. Profond. Mais je ne crois pas que j’y arriverais."
Louis Aragon, 1967
"Cette littérature engagée dont on me parle m’a l’air d’une littérature préfabriquée. Je pense à certaines choses, elles me tiennent à cœur, j’en parle, je leur donne figure, elles passent dans les poèmes, dans les romans. C’est une autre affaire.".
Milan Kundera, 1976
"Le roman, c’est aussi un certain jeu de miroir. C’est aussi la composition musicale. Vous avez un certain motif, et après ce motif se répète dans une variation. Je crois que le roman c’est une certaine distribution de tempo."
J. M. G. Le Clézio, 1980
"Un écrivain est nouveau à chaque fois qu’il fait un livre. Ce n’est pas un nouveau livre, c’est un peu un nouvel écrivain à chaque fois. On est nouveau à chaque fois qu’on écrit un nouveau livre."
Raymond Queneau, 1967
"Dès le premier manuscrit d’un auteur, on sait, on peut deviner si c’est irrémédiablement un amateur, ou bien si c’est quelqu’un qui peut devenir un écrivain. Même, même si c’est un mauvais écrivain."
Archives : INA, recherche documentaire : Marine Decaens
Les "gilets jaunes" : premier bilan
RÉPLIQUES par Alain Finkielkraut
La crise des "gilets jaunes" révèle-t-elle les travers du pouvoir jupiterien ou la faiblesse intrinsèque du pouvoir à l’ère de la communication et du tout image ?
FRANCE CULTURE
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/les-gilets-jaunes-premier-bilan
INTERVENANTS
Dominique Reynié
Professeur des Universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique
Denis Olivennes
a dirigé plusieurs grandes entreprises dans l’univers des industries culturelles et des médias
Dur réveil pour ceux qui croyaient que la France était exclusivement des smart métropoles et des quartiers sensibles. Les "gilets jaunes" ont fait irruption dans l’actualité et ils l’occupent à temps complet depuis 2 mois. Ils étaient la France invisible, depuis l’acte 1 de la mobilisation et nous en sommes aujourd’hui à l’acte 9 : on ne voit qu’eux, on n’entend qu’eux, on ne se dispute dans les talk shows et dans les familles qu’à leur sujet.
Et pour cause. Ce mouvement n’a pas de précédent, on ne sait pas s’il est de droite ou de gauche, aucun syndicat, aucun parti ne le dirige. Aucune organisation n’en émane. La violence des uns contraste avec la dignité des autres. Les doléances exprimées sous forme de sommation sont si hétéroclites et parfois si radicales qu’il apparaît difficile d’y répondre.
On attend impatiemment du gouvernement qu’il agisse tout en se demandant anxieusement s’il est encore gouvernable et l’on s’interroge : le mouvement s’essouffle-t-il ? Où va t-il ? Est-il en train de s’incruster ?
Va-t-on vers l’insurrection générale ou vers l’intégration des "gilets jaunes" aux décisions politiques par le biais du grand débat national.
Le fossé apparu entre les villes mondes et les perdants de la mondialisation peut-il se résorber ? La démocratie a-t-elle assez de ressources pour civiliser les passions ou doit-elle composer désormais avec la haine ?
Qui sont les "gilets jaunes", à quelle(s) classe(s) sociale(s) appartiennent-ils ?
Où va la démocratie ? : une enquête internationale de la Fondation pour l’innovation politique
Dominique Reynié
Les nouveaux populismes
Dominique Reynié